Des perspectives de hausse de l’offre de pétrole sur le marché mondial font fléchir les cours du baril. Alors que la situation géopolitique dans la région du Moyen-Orient et l’exacerbation des conflits en présence plaident pour une reprise des cours, des annonces de hausse de la production libyenne et saoudienne ont contrebalancé cette tendance haussière et ont freiné la montée des prix du pétrole.
Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre a baissé de 2,12% pour se vendre à 70,18 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate WTI, a quant à lui fléchi de 2,33% pour s’échanger à 68,58 dollars.
Le marché a vite réagi à l’annonce, par le Parlement libyen, de l’installation d’un nouveau gouverneur de la Banque centrale libyenne, assurant la fin de la crise ayant entraîné la fermeture des installations pétrolières et d’énormes pertes financières. L’arrêt des exportations libyennes a fait chuter de moitié la production, soit environ 600 000 barils par jour, contre 1,2 million précédemment.
La Libye a décidé de reprendre les exportations de brut, depuis hier, ce qui a eu un impact sur un marché déjà «rassuré» par l’annonce iranienne d’écarter toute velléité de riposte aux attaques israéliennes au Liban. L’autre annonce qui a également pesé sur la baisse des cours est venue de spéculations sur une «volonté» saoudienne d’assouplir ses réductions volontaires de production d’ici à décembre prochain.
Notons que sept autres membres de l’Opep+ ont prévu de rétablir progressivement 2,2 millions de barils par jour de production à compter du même mois. La réunion aujourd’hui du Comité ministériel conjoint de suivi (JMMC) de l’Organisation des pays producteurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) devrait statuer sur cette question.
La stratégie de diversification de son économie tracée dans le plan Vision 2030, imposerait au royaume saoudien une hausse des niveaux de dépenses, ce qui a eu pour impact de creuser son déficit budgétaire, évalué à 32 milliards de dollars en 2024, soit 2,9% du PIB.
Les fluctuations des prix du pétrole n’arrangeant pas ses visées de redresser son équilibre budgétaire nécessitant un baril à 100 dollars, d’où la volonté du premier exportateur mondial de brut, estiment des analystes, d’augmenter ses ventes de pétrole. Notons, par ailleurs, que la réduction minime des taux de la Réserve fédéral (Fed) soutenant le dollar, monnaie d’échange pour les ventes de pétrole, influence également une tendance baissière des cours.