Pérou : Affrontements entre manifestants et police autour du Parlement

30/01/2023 mis à jour: 07:52
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Au milieu des grenades lacrymogènes, le centre de Lima a été une fois de plus le théâtre d'échauffourées entre forces de l'ordre et manifestants les plus violents

A Lima, dans un nouvel épisode de violences après le refus des parlementaires de donner leur feu vert à des élections anticipées. Au milieu des grenades lacrymogènes, le centre de Lima a été une fois de plus le théâtre d’échauffourées entre forces de l’ordre et manifestants les plus violents, dans une crise politique qui dure depuis 52 jours. «Pas un mort de plus, Dina assassin», «Nous voulons la dignité, Dina démissionne maintenant», scandaient les manifestants lors de la marche organisée samedi, qui a commencé comme une fête populaire avant de virer à l’affrontement entre un groupe d’hommes encagoulés et la police anti-émeute autour du Parlement. Au moins deux personnes ont été blessées, dont un policier. Les manifestants réclament l’avancée des élections présidentielle et législatives à 2023, une demande formulée par la présidente en intérim Dina Boluarte - dont les manifestants réclament aussi le départ - et rejetée samedi peu après minuit par le Parlement. Le Pérou est secoué par des protestations de masse qui ont fait 47 morts depuis décembre (46 civils et un policier). Le projet de loi déposé vendredi prévoyait d’avancer les élections à décembre 2023, au lieu d’avril 2024 comme cela avait été décidé le mois dernier. Dina Boluarte a déploré samedi que le Parlement n’ait pas été «en mesure de convenir d’une date pour les élections générales, lors desquelles les Péruviens pourront élire librement et démocratiquement les nouvelles autorités». «Nous demandons instamment aux députés de mettre de côté les intérêts partisans et de faire primer les intérêts du Pérou», a-t-elle ajouté sur Twitter. La présidente par intérim avait appelé vendredi à de telles élections anticipées afin de sortir le pays «du bourbier». Elle avait dit soutenir l’initiative de l’opposition d’avancer à décembre 2023 les élections présidentielle et législatives. Mme Boluarte dirige le Pérou depuis la destitution le 7 décembre par le Parlement de l’ancien président élu Pedro Castillo, ce qui a déclenché de violentes manifestations. A l’origine, son mandat devait courir jusqu’en 2026, soit au terme de celui qu’aurait dû accomplir son prédécesseur. Mais pour contenir la grogne naissante, le Parlement avait décidé d’avancer les élections générales à avril 2024.

«Aucun intérêt à rester»

«Cependant, les protestations continuent, il y a plus de blocages et de violence», avait observé Mme Boluarte. Elle s’exprimait à l’aéroport de Lima, d’où étaient envoyés médicaments et matériel médical vers le sud du pays paralysé par les blocages routiers. Elle avait ajouté que l’exécutif organiserait «immédiatement» un scrutin en cas de vote positif du Parlement, assurant ne pas vouloir «s’accrocher au pouvoir». «On ne va pas attendre. Il faut que ce soit maintenant», avait tempêté Sandra Zorela, une enseignante de 53 ans à Cuzco, désertée par le touristes qui viennent habituellement visiter le Machu Picchu, joyau du tourisme péruvien fermé en raison des troubles.

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