Un tribunal péruvien a condamné l'ancien responsable militaire Alberto Rivero Valdeavellano à 18 ans de prison pour son rôle dans la disparition forcée et le meurtre de civils, y compris le journaliste Jaime Ayala Sulca, lors du conflit armé contre le Sentier lumineux, une guérilla maoïste. Ces crimes remontent à 1984, dans la province de Huanta, un fief de la guérilla située dans le sud-est du Pérou.
La juge Miluska Cano, de la quatrième cour pénale de Lima, a déclaré Rivero Valdeavellano coupable de «disparition forcée» et «d'homicide aggravé», impliquant un groupe de personnes. L'audience, retransmise par la télévision du pouvoir judiciaire, a vu l'ancien capitaine de frégate être condamné en son absence, après avoir plaidé son innocence tout au long du procès.
Un autre ancien militaire, le lieutenant Augusto Gabilondo Garcia del Barco, a également été condamné par contumace. Un mandat d'arrêt international a été émis contre lui après le rejet d'un recours. Arrêté en 2022 à Malaga, en Espagne, il avait été libéré provisoirement dans l'attente de son extradition. Gabilondo et Rivero étaient accusés d'avoir participé au meurtre de 17 évangélistes, à la disparition de 50 personnes dont les corps ont été retrouvés dans des fosses communes, ainsi qu'à la disparition du journaliste Jaime Ayala Sulca en août 1984.
Ayala Sulca travaillait comme journaliste radio et pour le journal *La República* à Huanta, et sa disparition symbolise l'un des nombreux crimes commis lors de cette période sombre de l'histoire péruvienne, marquée par de graves violations des droits humains dans le cadre du conflit armé contre le Sentier lumineux.