La Corée du Nord a tiré une salve de missiles balistiques à courte portée vers la mer du Japon, a déclaré hier l’armée sud-coréenne, le dernier d’une série de tests effectués par Pyongyang depuis le début de l’année, rapporte l’AFP.
Ce lancement intervient après que la Russie, alliée de Pyongyang, a suspendu le mois dernier la surveillance des sanctions de l’ONU à l’encontre du pays doté de l’arme nucléaire. L’armée sud-coréenne a déclaré hier avoir détecté le lancement de «plusieurs missiles balistiques à courte portée» depuis la région de Pyongyang. Ces missiles ont parcouru environ 300 kilomètres avant de s’abîmer dans les eaux à l’est de la péninsule coréenne. «Ce tir de missile est une provocation flagrante qui menace la paix et la stabilité de la péninsule coréenne», a déclaré l’état-major interarmées de la Corée du Sud, soulignant que l’armée se tenait «totalement prête» face à cette menace.
Tokyo a également confirmé le lancement. Le porte-parole du gouvernement japonais, Yoshimasa Hayashi, a précisé que l’un des missiles avait atteint une altitude maximale de 50 kilomètres et a atterri en dehors de la zone économique exclusive (ZEE) du pays. Ce lancement intervient après la dissolution du système de surveillance des sanctions de l’ONU contre la Corée du Nord et son programme nucléaire, du fait d’un veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU. La Russie a mis en mars son veto à un projet de résolution prolongeant d’un an le mandat du comité d’experts chargé de surveiller ces sanctions. Pyongyang fait l’objet depuis 2006 d’une série de sanctions de l’ONU qui ont été renforcées plusieurs fois par la suite, mais a néanmoins poursuivi le développement de ses programmes nucléaires et d’armement. Ce tir est le deuxième en moins d’une semaine par Pyongyang. La Corée du Nord a annoncé avoir procédé vendredi à l’essai d’une ogive de «très grande taille» conçue pour un missile de croisière stratégique.
Des armes pour Moscou
Contrairement aux tirs de missiles balistiques, les essais de missiles de croisière ne sont pas interdits par les sanctions actuelles des Nations unies à l’encontre de la Corée du Nord. Les missiles de croisière sont généralement propulsés par des réacteurs et volent à une altitude plus basse que les missiles balistiques plus sophistiqués, ce qui les rend plus difficiles à détecter et à intercepter. Washington et Séoul affirment que le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a expédié des armes à Moscou, ce qui tomberait sous les sanctions des Nations unies. Pyongyang a envoyé environ 7000 conteneurs d’armes à Moscou en vue de leur utilisation en Ukraine, selon les autorités sud-coréennes.
La Corée du Nord a récemment renforcé ses liens de défense avec la Russie, son allié traditionnel. Le pays reclus a également intensifié ses essais de tirs, affirmant au début du mois d’avril avoir testé un nouveau missile hypersonique à carburant solide de moyenne à longue portée.
Depuis le début de l’année, le pays a qualifié la Corée du Sud de «principal ennemi», fermé les agences consacrées à la réunification et au dialogue intercoréen et menacé d’entrer en guerre pour toute violation de son territoire «ne serait-ce que de 0,001 millimètre». L’année dernière, le pays a procédé à un nombre record d’essais de missiles. En 2022, Pyongyang a déclaré son statut de puissance nucléaire «irréversible».