Le président de la Corée du Sud, Yoon Suk Yeol, a appelé hier les Marines de son pays à «répondre massivement et sans hésitation» à toute provocation de la part de la Corée du Nord.
«Si l’ennemi nous provoque, appliquez le principe : agir d’abord et rapporter ensuite, et répondez de façon décisive, massivement et sans hésitation, pour détruire complètement la volonté de l’ennemi», a-t-il déclaré lors d’une visite dans une unité du corps des Marines, à la frontière avec la Corée du Nord, selon des propos recueillis par l’AFP.
Récemment, la Corée du Nord, qui possède l’arme nucléaire, a qualifié la Corée du Sud de «principal ennemi», a fermé les organismes destinés à discuter de réunification et à faciliter les relations entre les deux parties de la péninsule, et a menacé d’une guerre s’il y avait «ne serait-ce qu’un millième de millimètre» d’intrusion territoriale de la part de la Corée du Sud. Et vendredi, son dirigeant Kim Jong-un a répété que Pyongyang n’hésiterait pas à «mettre fin» à la Corée du Sud si son pays était attaqué. La Corée du Sud, a-t-il déclaré, est «notre plus dangereux et premier ennemi».
De son côté, le président sud-coréen, connu pour ses positions bellicistes, a depuis son arrivée au pouvoir en 2022 renforcé la coopération militaire avec les Etats-Unis et le Japon, y compris avec des manœuvres de plus en plus importantes, pour contrer les menaces de Pyongyang. Il a déjà fait des déclarations du type de celle d’hier le mois dernier et en décembre, lors d’une visite dans une autre unité militaire de la ligne de front. Hier, il a également inspecté un système de lancement multiple de missiles et déclaré que la Corée du Sud était «totalement prête à répondre immédiatement en cas de provocation ennemie».
Au-delà des échanges verbaux de plus en plus menaçants, les deux côtés ont ces derniers mois renforcé leur sécurité à la frontière et mené des maœuvres à tirs réels le long de cette frontière.
Yoon Suk Yeol accuse également la gouvernement «irrationnel» du Nord de vouloir multiplier les provocations avant les élections du 10 avril dans le Sud.
Le président Yoon, qui est arrivé au pouvoir en s’engageant à durcir le ton vis-à-vis de Pyongyang, espère que son parti conservateur va retrouver la majorité parlementaire qu’il a perdue en 2016 et n’a pas retrouvée depuis. La Corée du Nord joue de provocations avant chaque élection dans le Sud, espérant causer des problèmes dans le pays.