Péninsule Coréenne : Pyongyang dit avoir testé un «système d’armement nucléaire sous-marin»

20/01/2024 mis à jour: 17:35
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La Corée du Nord a annoncé hier avoir testé un «système d’armement nucléaire sous-marin» en réponse aux exercices navals conjoints menés par Washington, Séoul et Tokyo, rapporte l’AFP citant l’agence d’Etat KCNA.
 

Ces exercices trilatéraux, impliquant un porte-avions américain à propulsion nucléaire, ont «gravement menacé la sécurité» du Nord, a déclaré le ministère nord-coréen de la Défense dans un communiqué cité par KCNA. En réponse, Pyongyang a procédé à «un test important de son système d’armement nucléaire sous-marin ‘‘Haeil-5-23’’ en développement en mer de l’Est de Corée», ajoute le ministère, faisant référence à une zone également connue sous le nom de mer du Japon.
 

En début de semaine, la Corée du Sud, les Etats-Unis et le Japon ont conduit des manœuvres militaires navales conjointes au sud de l’île méridionale sud-coréenne de Jeju, affirmant l’avoir fait en réponse au lancement d’un missile balistique par Pyongyang dimanche dernier. Les exercices ont impliqué neuf navires des trois pays, dont le porte-avions à propulsion nucléaire américain USS Carl Vinson. Ces manœuvres ont «constitué une cause de nouvelle déstabilisation de la situation régionale», a déclaré Pyongyang hier, les qualifiant de «menace grave pour la sécurité» du Nord, a ajouté le porte-parole du ministère, selon KCNA.
 

Le test annoncé hier, dont la date exacte n’a pas été précisée, permet «au dispositif de contre-attaque sous-marine basé sur les armes nucléaires de notre armée d’être encore renforcé», a relevé le porte-parole, affirmant que les différentes réponses maritimes et sous-marines de Pyongyang allaient «continuer à dissuader les manœuvres militaires hostiles des marines des Etats-Unis et de leurs alliés».
 

«Tsunami radioactif»

Les récents mois ont connu une forte détérioration des relations entre les deux Corées, longtemps tendues, les deux parties ayant renoncé à des accords clés visant à réduire les tensions, renforcé la sécurité à la frontière et effectué des exercices de tir réel le long de la frontière. Le dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un, a tout récemment qualifié le Sud de «principal ennemi» et menacé Séoul d’entrer en guerre pour toute violation «ne serait-ce que de 0,001 mm» du territoire nord-coréen. 
 

L’an dernier, Pyongyang a affirmé avoir mené plusieurs tests d’un prétendu drone d’attaque nucléaire sous-marin, une version différente du Haeil qui veut dire tsunami en coréen, affirmant que cette arme pourrait déclencher «un tsunami radioactif». A la fin de l’année 2023, Kim Jong-un a lancé de nouvelles menaces de frappes nucléaires contre Séoul et ordonné l’accélération des préparatifs militaires en vue d’une «guerre» qui «peut être déclenchée à tout moment sur la péninsule. 

Pyongyang a annoncé avoir tiré dimanche un missile balistique équipé d’une ogive hypersonique manœuvrable, quelques jours après avoir conduit des exercices d’artillerie à munitions réelles sur sa côte occidentale, près d’îles sud-coréennes dont la population civile a été appelée à se mettre à l’abri. 
 

Après deux échecs successifs en mai et en juin, la Corée du Nord a mis en orbite avec succès en novembre son premier satellite d’observation militaire, après avoir reçu, selon Séoul, l’aide russe, en échange d’armements pour la guerre en Ukraine.
 

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