Des centaines de détenus se sont mutinés mardi et ont pris des dizaines d’otages dans la prison surpeuplée de Tacumbu à Asuncion, capitale du Paraguay, selon les autorités et des journalistes de l’AFP sur place.
Le ministre paraguayen de la Justice, Angel Barchini, a déclaré que le gouvernement surveille tout ce qui est en train de se passer. Mais il n’a pas confirmé des informations de presse selon lesquelles le directeur de la prison, Adan Jesus Gonzalez, avait été capturé par les mutins. Selon des journalistes de l’AFP et des images diffusées par les chaînes de télévision, de très nombreux détenus ont pris position sur le toit du bâtiment principal de la prison, jetant des pierres sur les forces de l’ordre.
D’importantes flammes étaient visibles à l’intérieur, provoquées par des matelas incendiés.
Les mutins ont pris en otage dix gardiens, ainsi qu’une trentaine de femmes venues rendre visite à leurs proches détenus, ont indiqué des porte-parole de la police sur place. La prison de Tacumbu, la plus grande du Paraguay, héberge environ 3000 détenus, soit 607% de sa capacité théorique, a déclaré à l’AFP le criminologue Juan Martens. «La prison est contrôlée par des membres du Clan Rotela, une organisation qui se dédie au trafic de drogue à Asuncion et ses environs», a expliqué ce chercheur.
Ces violences surviennent après l’annonce, la semaine dernière par le ministre de la Justice, d’un plan pour reprendre le pouvoir dans les centres pénitentiaires, où le Clan Rotela ainsi que les gangs brésiliens PCC (Primeiro Comando Capital) et Comando Vermelho règnent en maîtres. M. Barchini avait prévenu que ce plan allait coûter des vies humaines. Les mutins de Tacumbu ont fait savoir qu’ils ne mettraient fin à leur mouvement que si M.
Barchini démissionnait. Le Paraguay, pays de 6,5 millions d’habitants, compte environ 16 000 détenus répartis dans 18 prisons.