Pakistan : Imran Khan restera en prison

23/12/2023 mis à jour: 03:42
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L’ancien Premier ministre pakistanais Imran Khan a bénéficié d’une libération sous caution dans une affaire sur des soupçons de fuite de documents d’Etat, mais reste en prison pour d’autres chefs d’accusation, ont indiqué des avocats, cités par l’AFP. 

Détenu depuis août, il affirme que l’armée est de connivence avec les dynasties au pouvoir depuis de nombreuses années pour écraser son mouvement populiste et l’empêcher de se présenter aux élections, prévues en février. A 71 ans, l’ancien Premier ministre est poursuivi devant la justice dans de multiples dossiers depuis son départ du pouvoir en avril 2022 après une brouille avec des militaires et a été emprisonné à deux reprises. «Le dossier s’est totalement dégonflé. Imran Khan et Shah Mahmood Qureshi ont finalement été libérés sous caution», a déclaré l’avocat Salman Safdar à la presse devant le tribunal, faisant référence à l’ancien ministre des Affaires étrangères de Khan, détenu dans la même affaire.  Les procureurs accusent les deux hommes d’avoir improprement géré un courrier diplomatique envoyé par l’ambassadeur du Pakistan aux Etats-Unis. Les poursuites pour l’infraction présumée ont été instruites en prison et le procès a commencé à huis clos, jusqu’à ce qu’un recours oblige le tribunal à reprendre la procédure en présence d’observateurs. Le parti Pakistan Tehreek-e-Insaf (PTI) de Khan a déclaré qu’il restait incarcéré pour de nombreuses affaires de corruption distinctes, et les chances sont minces qu’il puisse quitter la prison pour se présenter aux élections prévues le 8 février. 

«Les chances qu’il obtienne une mesure de clémence dans un proche avenir sont très minces», a souligné l’avocat du parti, Khalid Yousaf Chaudry. Le sort des hommes politiques au Pakistan dépend historiquement de leurs relations avec le puissant pouvoir militaire, qui a dirigé le pays à plusieurs reprises. Khan, extrêmement populaire, a accédé au pouvoir en 2018 avec le soutien de l’armée mais a, par la suite, été évincé par un vote de défiance. Il a affirmé que les généraux ont conspiré avec Washington pour mettre fin à son mandat et a présenté des documents diplomatiques pour sa défense. Le chef d’accusation de fuite de documents d’Etat peut lui valoir une peine de prison jusqu’à 14 ans, voire la peine de mort, selon ses avocats

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