Oum El Bouaghi : Des bénévoles sauvent près de 300 flamants roses d’un lac asséché

24/07/2024 mis à jour: 22:03
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Mi-juillet, des bénévoles algériens ont réussi à sauver environ 300 poussins de flamants roses voués à la mort après l’assèchement du lac Tinsilt à Oum El Bouaghi, dans l’est de l’Algérie, selon un correspondant de l’AFP. Ce lac, situé à 450 km au nord-est d’Alger, constitue l’une des plus grandes zones humides du pays avec une superficie de plus de 20 km2. Chaque année, des milliers de flamants roses y migrent pour nicher.


«Il y a à peine un mois il y avait de l’eau ici», explique Mourad Ajroud, l’un des bénévoles sauveteurs, en montrant une zone désormais à sec. Des carcasses d’oiseaux morts sont éparpillées sur de vastes étendues de terre craquelée, autrefois verte et parsemée de milliers de flamants roses. La disparition de la lagune sous l’effet de températures élevées a poussé les flamants adultes à partir, laissant sur place des œufs non éclos et des poussins, dont beaucoup ont péri. Des dizaines d’autres sont morts de faim, de soif, de braconnage et d’attaques de loups.


Tinsilt figure parmi les 50 sites Ramsar, des zones humides d’importance internationale, que compte l’Algérie. L’année dernière, le lac Télamine à Oran (ouest), également classé site Ramsar, a vu mourir une centaine de flamants roses en raison de la pollution par des eaux usées, selon des militants écologistes. Face à cette situation, un groupe de bénévoles a décidé de transporter les poussins rescapés de Tinsilt vers une autre zone humide, proche de Aïn M’lila, à une cinquantaine de kilomètres de là. Les villageois ont fourni leurs véhicules pour transférer 283 flamants roses vers le lac Mahidiya, préservé grâce aux oueds qui s’y déversent. 

L’initiative a été lancée par le photographe amateur Tarek Kawajlia, qui documente la faune de sa région et a été le premier à constater la diminution de la taille du lac et la fuite des oiseaux. «Nous n’avons pas pu sauver tous les oiseaux, nous n’avons pas pu tous les transporter», regrette son ami, Mourad Ajroud, 53 ans, pendant qu’Ezzedine Laour, un autre bénévole de 36 ans, cherche à isoler un volatile blessé pour l’emmener dans une clinique vétérinaire.


Les volontaires effectuent des patrouilles matin et soir à suivre les poussins jusqu’à ce qu’ils se rétablissent et soient capables de voler. «Les patrouilles sont essentielles pour assurer la survie des poussins dans leur nouvel habitat», explique Tarek, âgé d’une cinquantaine d’années. Ils espèrent que les oiseaux pourront revenir l’année prochaine dans la sabkha (marais) et que la vie reprendra son cours normal.


Quelques heures après l’arrivée des poussins dans leur nouvel habitat, certains oiseaux adultes les ont rejoints. «L’opération a été couronnée de succès et les parents ont retrouvé leurs petits dans une scène magnifique», s’émerveille Tarek en commentaire de ses photos sur Facebook.


Cette action de sauvetage, bien que réussie, souligne la fragilité des écosystèmes humides en Algérie et l’importance de la conservation environnementale pour protéger les espèces menacées.. T.A.S et AFP
 

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