Connue pour ses constructions anarchiques, Mouilha est une cité tentaculaire aux problèmes atypiques. Située entre trois communes, cette grande agglomération est dépourvue des moindres commodités.
Certaines ruelles, jamais goudronnées, sont dans un état catastrophique. Ce vaste territoire mal urbanisé ne compte aucun espace de loisir ou une structure de jeunesse. Faute de terrain, les autorités ne peuvent rien entreprendre pour améliorer le quotidien des habitants. «Nous sommes oubliés. Le réseau électrique fait défaut dans plusieurs quartiers.
Cela fait des années que nous réclamons le raccordement de nos maisons à l’électricité, nous n’avons rien obtenu», se plaint Mokhtar (43 ans). Natif de M’sila, Mokhtar a atterri à Mouilha en 2001. Son père y avait acheté un terrain avant d’ériger une bâtisse en R+1, non achevée à ce jour. «A l’époque, j’était célibataire. Maintenant, j’ai trois enfants.
Ils sont scolarisés dans des salles de plus de 45 élèves. Il y a des parents qui ont inscrit leurs enfants ailleurs, faute de places ici», témoigne-t-il. Mouilha est située entre trois communes : Ouled Moussa, Boudouaou et Ouled Heddadj. «Administrativement, on dépend d’Ouled Moussa, mais les responsables de cette dernière tentent de nous faire croire que nous sommes rattachés à Boudouaou.
Ils ne veulent plus de nous», s’indigne Mokhtar. Son voisin soulève le problème du réseau d’assainissement, inexistant dans plusieurs quartiers, dit-il. A présent, il n’y a que l’eau qui ne pose pas problème dans la cité. Une denrée pourtant précieuse et très recherchée dans les agglomérations voisines.