Beaucoup d’observateurs s’interrogent sur un aspect important de la CAN. Il s’agit de l’observation et de l’analyse des matchs que font les spécialistes en la matière (les techniciens ou entraîneurs) durant le tournoi.
C’est un volet extrêmement important que la Fédération algérienne de football (FAF) ne semble pas prendre en considération. La preuve, aucun spécialiste ou groupe n’a été missionné au Cameroun pour analyser la CAN 2021, organisée en 2022, et fournir des informations sur le contenu global du tournoi. Cela fait partie du travail qu’une Fédération doit abattre.
C’est l’une de ses missions. La CAN ne se circonscrit pas à la seule participation des Verts et de ses performances. Dans un souci d’appréhender l’évolution du football africain à travers ses élites représentatives, son degré de développement au cours des années précédentes, le banc d’essai de la progression des joueurs africains, le niveau d’amélioration des aspects techniques, physiques, tactiques et tout ce qui va avec, requiert, obligatoirement, un suivi et une analyse permanente afin d’avoir des données à mettre à disposition du staff technique et de l’ensemble des entraîneurs algériens. La CAN, comme la Coupe du monde, est un vaste laboratoire d’observations.
C’est le meilleur moyen d’éviter les (mauvaises) surprises lors de la grande compétition continentale. Les deux instances faîtières du football continental (CAF) et mondiale (FIFA) ont mis en place des staffs techniques chargés de l’observation et de la notation du moindre changement ou évolution du football sur le plan technique, tactique, individuel, collectif, médical… pour se préparer pour les grands rendez-vous. En 1990, lors de la CAN organisée en Algérie, la Fédération avait constitué deux pools formés de techniciens formés à l’ISTS, auxquels elle a confié la mission d’observer les deux groupes (Alger et Annaba) de faire des synthèses et de remettre des copies au staff technique de l’époque, à savoir les regrettés Abdelhamid Kermali, Noureddine Saadi, Mourad Abdelouahab, et l’actuel président de l’Amicale des anciens internationaux, Ali Fergani. Le staff technique a exploité les données fournies par le groupe basé à Annaba lorsqu’est arrivé le second tour. La FAF devrait s’intéresser à ce volet lors des prochaines CAN.
La présence de techniciens à la CAN au Cameroun pour observer, analyser et noter tous les détails du tournoi aurait été plus utile que le voyage d’agrément qu’elle a offert à ses «invités» porteurs de voix.