Une situation qui devait, au départ, être provisoire pour ne durer que quelques mois, en raison, avait-on dit aux concernés, «d’évaluation du terrain au niveau des Domaines.
Les acquéreurs de logements promotionnels auprès de l’Office de promotion et de gestion immobilière (OPGI) de Dar El Beida depuis 2001 se trouvent, depuis plus de vingt ans, otages de pratiques bureautiques les privant de disposer légitimement des actes de propriété de leurs logements, bien qu’ils aient payé la totalité de leur prix. Il s’agit de la Cité des 95 logements (ex-71 logements) des Grands Vents de Dély Ibrahim à Alger.
Seuls des «actes de réservation notariés» avaient été permis dès la réception des logements totalement payés à l’OPGI sur un «prix prévisionnel» tel que mentionné sur les décisions d’affectation signées en 2001. Une situation qui devait, au départ, être provisoire pour ne durer que quelques mois, en raison, avait-on dit aux concernés, «d’évaluation et/ou de payement du terrain aux services des Domaines», selon le témoignage des concernés, sans plus de précision.
«On est en 2022 et on ne voit pas le bout du tunnel», a déploré cet acquéreur, désabusé. «J’ai opté pour l’achat d’un appartement depuis 2001. Aujourd’hui, je ne peux même pas prouver qu’il s’agit de mon bien. Même si je veux le vendre, là encore, je ne peux pas à cause de cette lenteur administrative au niveau des services domaniaux et l’OPGI», se désole notre interlocuteur.
Pendant deux décennies, la succession de plusieurs directeurs à la tête de cet Office et la sollicitation de plusieurs notaires n’a curieusement rien apporté à ce dossier. Aux multiples réclamations des familles concernées, épuisées et désabusées, une seule et même réponse des responsables qui revient tel un leitmotiv : «C’est en cours de règlement», sans aucune autre explication, ni un quelconque signe d’évolution de la situation. Plus de vingt ans après, des familles se sont agrandies et se trouvent forcément à l’étroit.
Elles ne peuvent de ce fait entreprendre aucun projet pour leurs enfants devenus adultes et restent encore une fois otages de la léthargie et des blocages administratifs avec un profond sentiment de mépris.
Mieux, les directives des plus hautes autorités, lors de Conseils des ministres et de réunions de gouvernement, intimant la délivrance des actes de propriété aux citoyens concernés ne semblent pas suffire pour débloquer cette situation.
Ainsi, lors du Conseil des ministres du 8 novembre 2019, des directives fermes ont été données pour «la mise en application du plan d’action portant autorisation de tout citoyen de posséder, dans un délai de six (06) mois, le titre de propriété de son logement privé ou réalisé dans le cadre des programmes publics du logement». A ce jour, ce dossier reste au point mort.
Les responsables continuent à se succéder, les générations des familles aussi. La même phrase revient en rengaine… «C’est en cours». A signaler que plusieurs autres acquéreurs dans la capitale sont dans la même situation. Ils attendent leurs livrets fonciers et leurs actes de propriété depuis de nombreuses années, mais à ce jour, ils ne voient rien venir.