Office Riadh El Feth : Mouvement de protestation des commerçants

22/05/2023 mis à jour: 04:19
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Les gérants des fonds de commerce de l’Office de Riadh El feth, à Alger, liés à cet organisme public par des contrats de concessions sont en colère contre la nouvelle direction de l’office à laquelle les oppose un litige en rapport avec les amendements apportés dans le nouveau  cahier des charges. Les gérants des différents types de commerce opérant au niveau de ce site dénoncent avec véhémence les dispositions du nouveau cahier des charges, dont ils furent destinataires de la part de la nouvelle direction générale de l’office. 

Un sit-in est prévu pour aujourd’hui à partir de 10h devant le ministère de la Culture pour protester contre certaines nouvelles clauses du contrat et faire valoir leurs droits de concessionnaires, conformément aux lois et règlements en vigueur. Les gérants, dont beaucoup sont en activité au niveau de ce site depuis son inauguration en 1983, rejettent dans la forme et dans le fond le nouveau cahier des charges jugé attentatoire à leurs droits consacrés par les lois de la République et aux lourds  investissements  consentis  pour l’aménagement et les équipements de leurs établissements. 

La liste des griefs faits à la nouvelle direction est longue et tient à la fois au nouveau  statut juridique de la gérance de leurs établissements qui leur est imposé qu’à la tarification des nouveaux loyers jugés tout bonnement prohibitifs et ne reposant sur aucune base commerciale objective en rapport avec la santé financière et les revenus générés par leurs fonds de commerce.  «On a transformé nos contrats de concession, que nous avons dûment contractés et signés avec les anciennes directions, en contrats de location avec tout ce que cela implique quant à la pérennité de notre activité et de nos investissements», s’insurge le patron d’un restaurant. «Le prix du mètre carré exploité a été fixé à 2000 DA, donnant des loyers atteignant les 200 000 DA mensuellement pour un commerce d’une superficie de 100 mètres carrés», s’indigne-t-on. 

Un autre restaurateur observe qu’il devra s’acquitter d’un nouveau loyer en augmentation de 350%. Avec les nouveaux barèmes des loyers instaurés, les gérants des commerces de Riadh El Feth n’auront d’autre choix que de mettre la clé sous le paillasson. «Le site est déserté, il  n’attire plus les visiteurs comme avant, notre chiffre d’affaires s’en trouve drastiquement impacté, il nous est impossible d’honorer les nouveaux loyers qui nous sont imposés», se plaint un gérant. «Un retard de paiement de 3 jours peut valoir la résiliation du contrat, sans autre forme de procès, sans le recours à la justice», tempête le patron d’un établissement commercial.  On suspecte une manœuvre de mauvais aloi  pour pousser les gens à partir et à réattribuer les locaux commerciaux à des amis. 

Mais toujours est-il, les gérants des établissements commerciaux privés de l’office de Riadh El Feth ne comptent pas désarmer. Ils se disent déterminés à défendre leurs droits par les moyens légaux en recourant à la justice, refusant d’être sacrifiés  sur l’autel de la mauvaise gouvernance qui a caractérisé la gestion de cet  office qui a connu, à sa tête, une valse de directeurs généraux. Dans la vision  de ses concepteurs, Riadh El Feth qui abrite le monument du Makam Echahid qui surplombe Alger, se voulait, à l’origine, une vitrine de la capitale avec sa vocation historique et mémorielle, culturelle et commerciale, aujourd’hui le site fait parler de lui, plutôt en mal, qu’en bien. 

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