Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian s’est rendu hier à Oman pour rencontrer de hauts responsables, a annoncé l’agence officielle de ce sultanat du Golfe, relayée par l’AFP.
Le ministre iranien des Affaires étrangères est actuellement en tournée dans les pays arabes du Golfe, des proches de Washington, dans un contexte de relance des discussions entre Occidentaux et Iraniens sur des dossiers sensibles, comme le programme nucléaire et les prisonniers.
Sultan Ben Mohammed Al Noumani, chef du cabinet du sultan Haitham, «s’est entretenu avec Hossein Amir-Abdollahian de plusieurs domaines de coopération», a indiqué Oman News Agency, sans donner plus de détails, Mascate communiquant rarement sur la teneur des discussions.
Le ministre iranien des Affaires étrangères était mardi au Qatar, où il a évoqué le programme nucléaire de son pays. Il était attendu hier au Koweït.
A l’occasion de la visite au Qatar, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Ali Bagheri, chargé des négociations sur le nucléaire, a rencontré Enrique Mora, le bras droit du chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. «J’ai eu une réunion sérieuse et constructive avec Enrique Mora à Doha», a tweeté hier Ali Bagheri. «Nous avons discuté et échangé des opinions sur une série de questions, y compris les négociations visant à lever les sanctions », a-t-il indiqué.
Rompre l’isolement
L’Iran s’est récemment rapproché d’autres pays du Golfe, dont l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis. Plusieurs pays de la région, dont Riyad, ont critiqué l’accord sur le nucléaire iranien de 2015, estimant qu’ils auraient dû être consultés. Ce pacte, connu sous l’acronyme JCPOA, vise à limiter les activités atomiques de l’Iran en échange d’une levée des sanctions internationales. Différents médias ont récemment rapporté que Washington et Téhéran seraient proches de conclure un accord intérimaire pour remplacer le JCPOA, moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis en 2018.
Les deux pays ont démenti ces informations. L’Iran a toutefois confirmé le 12 juin continuer à mener des pourparlers indirects avec les Etats-Unis par l’intermédiaire d’Oman, notamment sur les Américains détenus dans le pays. Le lendemain, un haut responsable diplomatique iranien s’est entretenu à Abou Dhabi avec des représentants français, britannique et allemand sur plusieurs dossiers stratégiques, dont le programme nucléaire. Auparavant, l’Iran a libéré six Européens qu’il détenait.
L’Iran s’est montré offensif ces derniers temps sur la scène diplomatique avec l’ambition de réduire son isolement en se liant davantage à la Chine et à la Russie, en se réconciliant avec ses voisins arabes mais aussi en réduisant les tensions avec les pays occidentaux.
L’Iran souhaite intégrer le groupe des Brics, qui compte l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Inde et la Russie et l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), qui réunit notamment la Chine, la Russie et quatre pays d’Asie centrale.