Nucléaire : le chef de l'AIEA fait état de «discussions constructives» avec l'Iran

04/03/2023 mis à jour: 02:58
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Le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a déclaré samedi espérer que les «discussions constructives» qu'il poursuivait avec l'Iran allaient ouvrir la voie à des «accords importants» sur le dossier du nucléaire iranien. «Les discussions se poursuivent dans une atmosphère de travail, de franchise et de coopération», a déclaré Rafael Grossi à la mi-journée. 

À l’issue des autres réunions prévues dans la journée, «j'aurai un meilleur jugement» sur les résultats des discussions, a-t-il ajouté au cours d'une conférence de presse avec Mohammad Eslami, le directeur de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA). Mais, sans attendre, le chef de l'agence de l'ONU s'est déclaré persuadé que, avec les «discussions constructives» qu'il avait déjà eues, «nous allons ouvrir la voie à des accords importants».

Il n'a pas précisé quelles pourraient être ces avancées, mais l'objectif déclaré de cette visite était de «relancer le dialogue» en vue d'une éventuelle relance des négociations sur l'accord conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour limiter les activités nucléaires de l'Iran en échange d'une levée des sanctions internationales contre le pays.

L'Iran va «continuer à travailler» avec l'AIEA

Cet accord, connu sous l'acronyme de JCPOA, est moribond depuis le retrait des États-Unis décidé en 2018 par le président Donald Trump et la République islamique s'est dans la foulée progressivement affranchie de ses engagements. Après sa réunion avec Rafael Grossi, Mohammad Eslami a assuré que les autorités iraniennes allaient «continuer à travailler» avec l'AIEA, tout en appelant les autres parties, notamment les trois pays européens (Allemagne, France et Royaume-Uni) à «respecter leurs obligations» dans le cadre du JCPOA.

Après Mohammad Eslemi, Rafael Grossi a rencontré à la mi-journée le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Habdollian, qui a récemment affirmé que «la fenêtre» pour relancer le JCPOA était «ouverte» mais qu'elle ne «resterait pas toujours». Une possible rencontre de Rafael Grossi avec le président Ebrahim Raïssi a été évoquée de sources diplomatiques à Vienne avant la visite, mais elle n'a pas été confirmée à Téhéran.

Rafael Grossi devait faire un bilan de sa visite lors d'une conférence de presse à son retour à Vienne en fin de journée. Il doit ensuite en présenter les résultats lors d'un Conseil des Gouverneurs de l'AIEA prévu la semaine prochaine. Selon les avancées obtenues, Washington, Londres, Berlin et Paris décideront de soumettre ou non une proposition de résolution blâmant Téhéran pour les récentes évolutions de son programme nucléaire.

Inquiétudes occidentales

Leurs inquiétudes ont été récemment renforcées par un rapport confidentiel de l'AIEA, selon lequel des particules d'uranium enrichies à 83,7%,soit un peu moins des 90% nécessaires pour produire une bombe atomique, ont été récemment détectées dans l'usine souterraine de Fordo, à une centaine de kilomètres au sud de la capitale Téhéran. 

L'Iran, qui nie vouloir se doter de l'arme nucléaire, s'est justifié en faisant état «de fluctuations involontaires» au cours du processus d'enrichissement et en assurant «n'avoir pas fait de tentative pour enrichir au-delà de 60%», comme l'a répété samedi Mohammad Eslami. La France a néanmoins jugé jeudi qu'il s'agissait d'«un développement sans précédent et extrêmement grave».

Rafael Grossi n'a pas précisé s'il avait obtenu un accès renforcé au site de Fordo et une augmentation du nombre d'inspections de l'AIEA permises par le gouvernement iranien. Il a en outre indiqué que les discussions se poursuivaient pour résoudre le différend avec Téhéran concernant la découverte l'an dernier de traces d'uranium enrichi sur trois sites non déclarés. L'Iran avait fait l'objet d'un rappel à l'ordre lors de la dernière réunion de l'AIEA, en novembre 2022, pour son manque de coopération sur cette question. 

Par ailleurs, les Occidentaux s'inquiètent du fait que l'Iran enrichit toujours plus à des niveaux élevés, loin de la limite fixée par l'accord à 3,67% : il dispose ainsi de 434,7 kg d'uranium à 20% (contre 386,4 kg auparavant) et de 87,5 kg à 60% (contre 62,3 kg).

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