Les négociations sur le nucléaire civil iranien, au point mort depuis le mois de mars, ont été «rouvertes», s’est félicité hier le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell. «Les négociations étaient au point mort et elles ont été rouvertes», a déclaré M. Borrell à Wangels, dans le nord de l’Allemagne, où il participe à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7.
Il faisait référence au résultat d’entretiens la veille entre le coordinateur de l’Union européenne pour les négociations sur le nucléaire iranien, Enrique Mora, et le négociateur en chef iranien, Ali Bagheri, en vue de relancer l’accord de 2015. En parallèle, l’émir du Qatar a lui rencontré le guide suprême d’Iran, Ali Khamenei, et le président iranien, Ebrahim Raïssi,sur ce même sujet. «J’évalue cette réunion en Iran de manière très positive. Les négociations étaient bloquées depuis deux mois en raison de ces désaccords sur ce qu’il faut faire avec les Gardiens de la Révolution», a expliqué M. Borrell.
Parmi les principaux points de désaccord figurait la demande de Téhéran que les Etats-Unis retirent les Gardiens de la Révolution d’une liste d’organisations terroristes. «Ce genre de choses ne peuvent pas être résolues du jour au lendemain. Disons que les choses étaient bloquées et qu’elles ont été débloquées». M. Mora a transmis aux négociateurs iraniens le message de l’UE soulignant que «cela ne peut pas continuer ainsi», a rapporté M. Borrell. «La réponse a été assez positive», s’est félicité M. Borrell. «Il y a une perspective de parvenir à un accord final», s’est-il réjouit. M. Borrell n’a pas voulu commenter le fait que le négociateur de l’UE a été brièvement retenu par les douanes allemandes à l’aéroport de Francfort, où il était en correspondance pour Bruxelles. «Retenu par la police allemande à l’aéroport de Francfort sur mon retour vers Bruxelles, de retour de Téhéran.
Pas une seule explication», s’est plaint sur Twitter M. Mora hier matin. Peu de temps après, il a indiqué avoir été autorisé à partir mais sans avoir reçu d’explications, «ce qui semble être une violation de la Convention de Vienne», a-t-il déclaré. Contacté par l’AFP, la police de Francfort ne s’est pas exprimée à ce sujet. Les négociations lancées il y a un an à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances pour une relance de l’accord de 2015, censé encadrer le programme nucléaire de l’Iran, sont au point mort depuis mars.
Le pacte est moribond depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis qui, sous Donald Trump, alors président, ont réimposé des sanctions étouffantes à Téhéran, entraînant en riposte son désengagement progressif de l’accord. Le départ de Donald Trump de la Maison-Blanche a permis de relancer les tentatives de faire revivre l’accord, M. Mora ayant joué un rôle de premier plan lors de pourparlers à Vienne.