Nord du Mali : Reprise des affrontements entre l’armée et des séparatistes

28/07/2024 mis à jour: 23:30
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La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a fait de la reconquête du territoire une de ses priorités

Les affrontements opposant l’armée malienne et ses alliés russes à des groupes rebelles séparatistes ont repris hier dans le nord du Mali, rapporte l’AFP citant un porte-parole des séparatistes et une source humanitaire.

Des combats, d’une ampleur inédite depuis des mois, ont éclaté jeudi entre armée et séparatistes dans la localité de Tinzaouatene, près de la frontière avec l’Algérie, après que l’armée a annoncé avoir pris le contrôle de In-Afarak, un carrefour commercial situé à 122 km au nord-ouest de Tessalit, dans la région de Kidal.

La junte au pouvoir au Mali depuis 2020 a fait de la reconquête du territoire national une de ses priorités.  Les groupes armés séparatistes ont perdu depuis la fin 2023 le contrôle de plusieurs localités du Nord après une offensive de l’armée malienne qui a culminé par la prise de Kidal, bastion de la revendication indépendantiste et enjeu de souveraineté majeur pour l’Etat central. «Je confirme la reprise des combats ce samedi vers Zakak», a déclaré Almou ag Mohamed, l’un des porte-paroles d’une alliance de groupes armés séparatistes à dominante touareg (CSP-DPA), qui assure que «l’ennemi est en  débandade». 

«Les affrontements ont recommencé ce samedi à Zakak sur la route de Kidal entre les rebelles du CSP et les militaires de Wagner et maliens», a aussi indiqué une source humanitaire dans le nord. «Tout ce que je peux dire c’est que ce samedi, les forces armées maliennes continuent à défendre l’intégrité territoriale dans la région de Kidal», a pour sa part réagi une source militaire malienne.


Alliances

L’armée malienne a par ailleurs communiqué sur un «atterrissage d’urgence» d’un hélicoptère après avoir rencontré «des difficultés», sans faire de victimes. Selon un porte-parole du CSP, ce sont les séparatistes qui ont «touché un hélicoptère» qui a fini par s’écraser.

L’offensive dans le nord du pays a donné lieu à de nombreuses allégations d’exactions commises à l’encontre de la population civile par les forces maliennes et leurs alliés russes depuis 2022, que les autorités maliennes démentent.
Le Mali est en proie depuis 2012 aux agissements des groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’organisation Etat islamique et aux violences des groupes communautaires et crapuleux.

La junte dirigée par le colonel Assimi Goïta a depuis 2022 multiplié les actes de rupture. Ils ont rompu l’alliance ancienne avec la France et ses partenaires européens pour se tourner militairement et politiquement vers la Russie.
Le Mali s’est éloigné de ses voisins ouest-africains, après l’annonce de son retrait de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao). Il s’est cependant rapproché du Niger et du Burkina Faso, également dirigés par des militaires.

Ces trois pays se sont réunis au sein de la confédération de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), qui connaîtra prochainement la création d’un parlement, a annoncé un officiel malien en visite à Ouagadougou, jeudi.
Ils sont tous trois confrontés aux violences de groupes jihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique, qui ont fait en tout 20 000 morts depuis 2015 rien qu’au Burkina. 

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