Non au changement dans la continuité !

31/03/2022 mis à jour: 03:07
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L’Algérie ne participera pas à la Coupe du monde de la FIFA Qatar 2022 dont le tirage au sort des groupes (32 équipes) sera effectué demain à Doha. 

La défaite (1-2) concédée face au Cameroun à Blida où l’équipe nationale n’a jamais perdu un match depuis qu’elle a élu domicile au stade Mustapha Tchaker (2007), a provoqué une onde de choc dont le football algérien aura du mal à s’en remettre.

La dramaturgie du scénario de la douloureuse élimination a marqué les esprits. Alors qu’elle était plus que jamais proche de la qualification à la Coupe du monde 2022 après le but de Touba inscrit dans les ultimes instants de la rencontre, l’adversaire a trouvé les ressources morales pour reprendre l’avantage (1-2) alors que l’Algérie n’attendait que le coup de sifflet final de l’arbitre gambien Gassama pour fêter la 5e qualification à la Coupe du monde. 

Le football est parfois cruel, comme l’a si bien mis en exergue notre Une d’hier.

Le football algérien a vécu pareille situation à différentes étapes de son histoire (1962-2022). Son drame, c’est qu’il a toujours et obstinément refusé d’analyser les raisons des échecs. 

Ceux qui avaient la charge du devenir du football, surtout en période de crise, n’ont pas dérogé une seule fois à leur réflexe aux multiples facettes allant du déni à la fuite en avant en passant par les prétextes fallacieux pour pérenniser le statu quo qui ne sert pas le football. La même rengaine est reprise depuis mardi soir.

C’est la faute au président de la FAF si les Verts ne se sont pas qualifiés à la Coupe du monde 2022, l’arbitre Gassama a privé l’Algérie d’une qualification à la Coupe du monde, les choix techniques et tactiques du sélectionneur, Djamel Belmadi, sont avancés avec précaution. 

Du déjà vu et entendu. Une manœuvre serait en cours d’exécution et consisterait à débarquer le président de la FAF sous une forme ou une autre.

Cette stratégie est le meilleur moyen pour ouvrir la voie à d’autres échecs, peut-être plus cinglants et douloureux que celui du 29 mars 2022. La solution idéale est de purifier le football de tous les chancres qui se sont incrustés dans son socle.

Depuis des lustres, l’équipe nationale est l’arbre qui cache la forêt. Elle a couvert beaucoup de personnes et de mauvaises choses. 

Le football algérien, dans sa globalité, est à l’article de la mort. Son redressement passe par une rupture totale et irréversible avec les politiques, les pratiques et les hommes qui ont façonné son destin tout au long des dernières décennies.

Sa base, plus vaste et élargie que son sommet ou sa prétendue élite, ne doit pas rester à la traîne au nom d’une logique que plus personne ne comprend. Il faut en finir une fois pour toutes avec les cooptations, l’exclusion des compétences au profit des amis et de sordides intérêts qui ont précipité le football algérien dans les abîmes.

Que ceux qui ont l’habitude de choisir leurs hommes aux postes sensibles du football cessent une fois pour toutes de régenter le ballon rond au gré de leurs intérêts. 

Une élimination du Mondial ce n’est jamais la fin du monde. Les défaites et les éliminations font partie intégrante du football. L’essentiel est qu’il ne faut pas que cela prenne l’allure d’une fin du monde.

Le ballon roulera toujours, sera source de joie, de bonheur, de colère, de déception momentanée et qui sera vite remontée lorsque tout est sain, de l’esprit à la concrétisation des objectifs. Le temps est venu de penser le football autrement. 

A commencer par favoriser l’émergence de compétences à la place du passe-droit et de la politique des amis et des coquins.

Le football en a beaucoup souffert. La refondation du football, pour ne pas dire sa révolution, un mot qui fait peur, est indispensable et passe par le renvoi complet de l’establishment en place et la libération de tous les espaces d’accès aux commandes du football pour les compétences sans tache.

L’élimination contre le Cameroun doit marquer le point de départ d’une nouvelle ère totalement tournée vers l’avenir et expurgée des hommes, des réflexes, des idées et des pratiques qui ont souillé le football et ne lui ont apporté que malheur, déception et désolation.

Le football algérien mérite mieux que les carcans où il a été coincé. Oui à la rupture, non au changement dans la continuité. Les Algériens et plus particulièrement les férus de football méritent mieux.

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