Nikola Tesla : Avant de mourir, a-t-il inventé une arme de destruction massive surpuissante ?

01/02/2023 mis à jour: 15:36
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Nikola Tesla aux alentours de 1900

Si, de nos jours, le nom Tesla évoque des voitures électriques ou des tweets qui secouent les marchés boursiers, il convoquait un temps une autre image : celle d’un inventeur génial et excentrique, dépositaire de pas moins de 300 brevets touchant à l’électricité, la radio, le radar, la physique nucléaire ou les rayons X. Mais connaît-on vraiment l’homme derrière la légende?

Une vie sur courant alternatif

On prétend qu’il est né pendant un orage. Archétype du savant fou, maniaque et bourré de tocs, Tesla a consacré sa vie à la science –allant jusqu’à subir des décharges électriques de 250 000 volts pour la bonne cause– et anticipé plusieurs des grands changements du siècle à venir, à commencer par la technologie sans fil ou l’émancipation des femmes.

Sur la fin de sa vie, les éclairs de génie se tarissent. Ses détracteurs assurent qu’il a les fils qui se touchent ; qu’il travaille sur des projets invraisemblables, un système de communication extraterrestre, un élixir permettant de vivre au-delà de 140 ans. Tesla ne s’en défend pas. Il vit reclus dans des chambres d’hôtel, travaillant jusqu’à l’aube sur des croquis illisibles, préférant la compagnie des pigeons à celle de ses congénères.

Au 20e étage de l’hôtel Governor Clinton de Manhattan, un journaliste le trouve «émacié au point d’être fantomatique», ses yeux pâles enfoncés dans leurs orbites. Mais à quoi Nikola Tesla rêve-t-il ? Les seules occasions qu’il a de partager ses lubies sont les conférences de presse qu’il donne chaque année lors de son anniversaire, le 10 juillet.

Coups de tonnerre

C’est lors d’une de ces conférences, en 1934, que le scientifique déclare travailler à la conception d’une arme capable de «faire mourir sur-le-champ des armées de millions d’hommes». Le lendemain, le New York Times titre : «Tesla, âgé de 78 ans, dévoile son nouveau “rayon de la mort” ; une invention suffisamment puissante pour détruire 10 000 avions à 250 miles de distance», affirme-t-il. A mots couverts, on sent que le public se lasse de ses excentricités. D’ailleurs, l’inventeur ne trouve pas d’investisseurs pour financer le développement de cette arme –ce, malgré l’imminence du conflit qui gronde en Europe.

Qu’on se garde bien de taxer Tesla d’opportunisme. Son «rayon à particules à haute énergie» n’a pas vocation à annihiler des continents entiers –il faudra attendre la Guerre froide pour voir cette perspective se matérialiser–, mais sert d’abord un rôle défensif.

Postée sur les frontières des pays libres, sa «téléforce» découragerait les envois de missiles, rendant la guerre obsolète. C’est donc avant tout l’œuvre –le délire, diront certains– d’un pacifiste. Sa réputation se dégradant au même rythme que sa santé, Tesla s’enfonce dans la solitude propre aux génies. Complètement ruiné, il aurait payé sa note d’hôtel au Governor Clinton de Manhattan avec un prototype du «rayon de la mort», ordonnant au concierge de ne jamais ouvrir la boîte… Quelques mois plus tard, fortement diminué par un accident de la route, il investit sa dernière demeure –la chambre 3327 de l’hôtel New Yorker.

Dans la brume électrique

Si Tesla ne quitte jamais sa chambre, perpétuellement close par la pancarte «Ne pas déranger», le hall de son hôtel grouille d’admirateurs – au premier rang desquels «des gens intéressés par les ovnis, les avions antigravité, les rayons laser, le voyage dans le temps et les pigeons télépathes». Bravant l’interdiction de l’inventeur, le 7 janvier 1943, une femme de chambre pénètre dans sa chambre et découvre son corps inanimé. Le diagnostic est sans appel: arrêt cardiaque. Nikola Tesla avait 86 ans.

Même s’il s’était terré dans la misère et l’anonymat sur ses vieux jours, l’annonce de la mort du scientifique secoue la planète. Place-t-on encore du crédit dans ses dernières lubies?

Croit-on qu’il a, en concevant la «téléforce», trouvé un moyen de démoder la guerre? Sans doute pas. Mais les services du FBI préfèrent ne pas prendre de risques : peu après son décès, ils ratissent la chambre 3327 et raflent l’intégralité des documents sur lesquels l’inventeur travaillait. Les croquis de son fameux «rayon de la mort» sont-ils dans le lot? On ne le saura jamais.

Nikola Tesla a préparé une dernière surprise, post-mortem, à ses contemporains. Après l’annonce de sa mort, on décide d’ouvrir la boîte qu’il avait donnée en paiement de son séjour au Governor Clinton Hotel. Fébriles, les experts découvrent qu’elle ne contenait rien d’autre que quelques fusibles et des pièces mécaniques sans valeur… Le secret de la «téléforce», semble-t-il, s’est envolé avec Tesla dans un ultime éclair de génie.

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