Nigeria : Six personnes tuées dans une attaque au Sud-Est

10/03/2024 mis à jour: 07:20
AFP
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Au moins six personnes ont été tuées, dont quatre policiers, vendredi par des hommes armés dans l’Etat d’Ebonyi, au sud-est du Nigeria, a annoncé la police hier dans un communiqué, cité par l’AFP.

 L’attaque a eu lieu vers 5h au niveau du barrage policier de la route Nwofe, à la périphérie de la ville d’Abakaliki, a indiqué Joshua Ukandu, un porte-parole de la police de l’Etat. D’après ce dernier, «les forces de sécurité ont engagé un violent duel à l’arme à feu avec des voyous» et «quatre des agents l’ont payé de leur vie, tandis que deux civils ont été pris dans les tirs croisés et tués». 

Les assaillants «toujours en fuite» sont soupçonnés d’être «membres du Mouvement des peuples autochtones du Biafra (IPOB)», qui milite pour un Etat séparé pour l’ethnie Igbo avec sa branche armée, le Réseau de sécurité de l’Est (ESN).Les attaques dans le Sud-Est sont souvent attribuées à l’IPOB, qui nie systématiquement son implication dans ces violences. 

Le séparatisme est un sujet sensible au Nigeria, où la déclaration d’une République indépendante du Biafra par des officiers de l’armée Igbo en 1967 a déclenché une guerre civile de trois ans, causant plus d’un million de morts. Les violences armées dans le sud-est du pays, en proie à une agitation séparatiste héritée de la guerre du Biafra, sont l’un des défis sécuritaires auxquels est confronté le président nigérian, Bola Ahmed Tinubu, alors que les forces armées luttent contre des groupes bandits armés dans les Etats du Nord-Ouest et du Centre et une insurrection djihadiste depuis 14 ans dans le Nord-Est. 

Vendredi, il a mobilisé les forces de sécurité pour tenter de retrouver plus de 250 élèves kidnappés par des hommes armés lors d’une attaque contre une école dans le Nord-Ouest, dans l’un des plus importants enlèvements de masse en trois ans dans ce pays. Cet enlèvement, survenu jeudi dans l’Etat de Kaduna, est le deuxième en une semaine dans le pays le plus peuplé d’Afrique, où des bandes criminelles lourdement armées ciblent régulièrement des personnes dans des villages, écoles, églises, ou sur l’autoroute, à des fins de demande de rançon. 

Au cours des dernières années, des centaines d’enfants et d’étudiants ont été kidnappés lors d’enlèvements de masse dans le nord-ouest et le centre du Nigeria. La plupart ont été relâchés après versement d’une rançon, au bout de plusieurs semaines ou mois de captivité dans des camps cachés dans les forêts des Etats du nord-ouest du pays.Voici près de dix ans, des djihadistes de Boko Haram ont kidnappé plus de 250 écolières de Chibok, dans le nord-est du Nigeria. Certaines d’entre elles sont toujours portées disparues. 

En février 2021, des hommes armés avaient attaqué une école pour filles dans la localité de Jangebe, dans l’Etat de Zamfara (nord), enlevant plus de 300 personnes. Entre juillet 2022 et juin 2023, 3620 personnes ont été kidnappées lors de 582 attaques dans le pays, selon la société nigériane de conseil en gestion des risques, SBM Intelligence. 

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