Nigeria : au moins 16 civils tués par erreur dans une frappe aérienne de l’armée

12/01/2025 mis à jour: 06:36
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Au moins 16 personnes ont été tuées dans une frappe aérienne militaire dans l'État de Zamfara, dans le nord-ouest du Nigeria, après qu'un pilote a confondu des groupes d'autodéfense locaux avec des gangs criminels, ont rapporté des habitants dimanche à l'AFP.

Cette frappe est la deuxième attaque aérienne accidentelle meurtrière visant des civils en quelques mois. En décembre dernier, l'armée avait bombardé deux villages dans l'État voisin de Sokoto, croyant viser des jihadistes, causant la mort de nombreux civils.

L'armée nigériane est engagée depuis des années dans une lutte contre des bandes criminelles, localement appelées « bandits », qui terrorisent les communautés du nord-ouest et du centre du pays. Ces groupes armés mènent régulièrement des raids dans les villages, tuant et enlevant des habitants contre rançon, tout en pillant et incendiant les maisons.

Samedi en fin de journée, un avion militaire a pris pour cible un groupe d'habitants qui s'étaient mobilisés depuis plusieurs villages voisins pour affronter des bandits armés. Ces derniers avaient attaqué le village de Dangebe, emportant le bétail et brûlant les maisons. Selon des témoins, les habitants rentraient dans leurs villages lorsqu'ils ont été frappés par une frappe aérienne alors qu'ils atteignaient le village de Tungar Kara.

« Les habitants retournaient dans leurs villages après avoir chassé les bandits qui avaient attaqué Dangebe lorsque l'avion de chasse les a bombardés au moment où ils atteignaient le village de Tungar Kara », a déclaré Sa'idu Ibrahim, un habitant. Il a précisé que 16 corps avaient été retrouvés et que plusieurs blessés graves avaient été transportés à l'hôpital. Un autre témoin, Bube Namare, a confirmé ce bilan et indiqué que le nombre de victimes pourrait augmenter car les recherches continuaient.

Interrogée par l'AFP, l'armée nigériane n'a pas immédiatement répondu. De son côté, Amnesty International a appelé les autorités nigérianes à ouvrir une enquête immédiate et impartiale sur cet incident. L'organisation a déclaré que « des dizaines de personnes blessées sont actuellement dans un état critique et n'ont pas accès à des soins médicaux ».

Les frappes aériennes accidentelles de l'armée nigériane ayant fait des victimes civiles ne sont pas une première. En décembre 2023, une frappe avait visé par erreur un rassemblement de fidèles musulmans à Tudun Biri, dans l'État de Kaduna, faisant au moins 85 morts. En janvier 2017, un avion de chasse avait frappé un camp de déplacés à Rann, près de la frontière avec le Cameroun, tuant au moins 112 personnes parmi les 40.000 réfugiés présents sur place.

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