Nigeria : 20 étudiants en médecine kidnappés dans l’est du pays

18/08/2024 mis à jour: 01:27
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Photo : D. R.

Vingt étudiants en médecine, qui se rendaient à une convention médicale, ont été enlevés cette semaine dans l’est du Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique miné par le fléau des enlèvements contre rançon, ont indiqué des sources policières et universitaires.

«Le 15 août vers 17 heures, 20 de nos membres ont été enlevés alors qu’ils se rendaient à notre convention annuelle à Enugu», a expliqué la Fédération catholique des étudiants en médecine et dentaire nigériane (Fecamds) dans un communiqué publié, hier, cité par l’AFP.

Vendredi, cet enlèvement avait été évoqué par Catherine Anene, chargée des relations publiques de la police de l’Etat de Benue (centre-est) où a eu lieu le kidnapping. Huit étudiants de l’université de Maiduguri (nord-est) avait rejoint le 14 août une dizaine de leurs pairs à l’université de Jos (centre), où ils ont passé la nuit, avant de prendre la route pour Enugu, à plus de 500 kilomètres, où a lieu la convention médicale, selon un communiqué de l’Association des élèves en médecine de l’université de Maiduguri.

Ils ont été enlevés sur la route près de la ville d’Otukpo, située à moins de 150 kilomètres d’Enugu, régulièrement la cible d’attaques et de kidnappings.

Le secrétaire général de l’Association nigériane des étudiants en médecine (Nimsa), Fortune Olaye, a confirmé à l’AFP qu’«exactement 20 étudiants et un médecin ont été kidnappés» et que les ravisseurs réclament une rançon.

«Le déploiement rapide d’un nombre important de ressources humaines et techniques pour aider la police de Benue» a été ordonné, dont «des hélicoptères, des drones» et des «véhicules tactiques spécialisés», a indiqué dans un communiqué, hier, le responsable de la communication de la police nationale, Olumuyiwa Adejobi. Hyacinth Alia, le gouverneur de Benue, a ordonné aux forces de sécurité «d’intensifier leurs efforts» pour la libération des étudiants.

Le Nigeria est confronté à une résurgence importante des enlèvements à cause de la sévère crise économique que connaît le pays et qui pousse de plus en plus de Nigérians vers la criminalité.

Les chiffres sur les enlèvements sont peu fiables, en l’absence de signalement de tous les cas. Le cabinet de conseil nigérian SBM Intelligence a déclaré en avoir enregistré 4777 entre l’arrivée au pouvoir du président Bola Ahmed Tinubu en mai 2023 et janvier 2024.

En 2022, une loi a été adoptée interdisant de verser de l’argent aux ravisseurs. Toutefois, de nombreuses familles indiquent ne pas faire confiance aux autorités et estiment ne pas avoir d’autre choix que de verser les rançons réclamées.

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