Niger : L’armée annonce avoir tué un «membre influent» de l’EI

24/06/2024 mis à jour: 10:40
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Le Niger fait face à une recrudescence du terrorisme depuis plusieurs mois

L’armée nigérienne dit avoir tué un «membre» de l’Etat islamique (EI) lors d’un raid militaire dans la région de Tillabéri à l’ouest du pays, où il est «influent », a-t-elle annoncé dans son dernier bulletin publié hier sur internet, cité par l’AFP.
 

L’armée annonce avoir «neutralisé» un certain «Abdoulaye Souleymane Idouwal», qu’elle présente comme «un membre influent de l’Etat islamique» dans la région. Il a été tué «lors d’un raid» militaire «dans la nuit du 21 au 22 juin» dans cette région, près de Méhana, commune située dans le département de Téra, dit-elle. La région de Tillabéri est située dans la zone dite des «trois frontières», entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso, devenue un repaire pour les jihadistes sahéliens affiliés à l’Etat islamique et Al Qaïda.

En outre, jeudi, neuf «terroristes» ont été tués et 31 autres arrêtés par la patrouille d’une opération antijihadiste, au sud-est de Téra, également dans la région de Tillabéri, a ajouté l’armée. «Jeudi 20 juin, une mission de contrôle de zone dans le secteur de Nabolé a été confrontée à des tirs nourris de terroristes embusqués, grâce à la perspicacité de nos forces, neuf assaillants ont été neutralisés et trente-et-un autres ont été arrêtés dont un blessé», selon le bulletin. 

L’armée assure avoir «détruit les moyens de déplacement» des assaillants, «saisi (leurs) moyens de communication» et affirme qu’«aucun dégât» n’a été enregistré dans les rangs des militaires.
Dans le département de Téra, des combats opposent souvent les militaires nigériens de l’opération «Niya» aux jihadistes.

Vendredi soir, les autorités nigériennes ont confirmé le «sabotage» dans la nuit du 16 au 17 juin,  revendiqué par un mouvement rebelle, d’une partie d’un oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin. «On sait quel est le groupe qui a la paternité de l’acte (qu’il a d’ailleurs) revendiqué», a expliqué Ousmane Baydo, le procureur de la République près le pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme de Zinder qui a ouvert une enquête. 
 

Installations pétrolières visées

Lundi dernier, le Front patriotique de libération (FPL), un mouvement rebelle luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum, renversé par un coup d’Etat en juillet et détenu depuis, a revendiqué une attaque ayant mis «hors d’usage», «un important tronçon» de l’oléoduc acheminant du pétrole brut vers le Bénin. Le FPL a été créé en août 2023 après le renversement du président Mohamed Bazoum par des militaires, qui le détiennent, le 26 juillet.  

Son leader, Mahamoud Sallah a alors déclaré avoir pris les armes pour demander «la libération» du président déchu et a menacé «de faire sauter des installations» notamment «pétrolières». «Cet acte de sabotage et de vandalisme» a «endommagé le pipeline» et entrainé une fuite de brut, a affirmé Télé Sahel, qui a montré les images d’une marée noire s’étirant «sur plus de 370 mètres» en pleine brousse. L’oléoduc est également menacé par d’autres violences: 6 soldats nigériens chargés de le surveiller ont été tués dans une attaque, le 12 juin. 
 

Long de près de 2.000 km, il doit acheminer le pétrole de l’Agadem (nord-est nigérien) vers le port de Sèmè-Kpodji au Bénin. Ce pétrole est essentiel pour les économies des deux pays, qui travaillent avec la China National Petroleum Corporation (CNPC), société pétrolière appartenant à l’Etat chinois, et l’entreprise chinoise Wapco. Mais cet oléoduc est par ailleurs au cœur d’une brouille diplomatique entre le Niger et le Bénin, dont les relations sont particulièrement tendues depuis le coup d’Etat. 

En octobre 2023, six soldats et 31 «terroristes» ont été tués dans cette zone. Les civils y vivant sont fréquemment visés par les atrocités commises par les jihadistes, qui entraînent régulièrement d’importants déplacements d’habitants. Téra est également le lieu de passage du fret du Niger, des milliers de camions par mois, arrivant du port de Lomé, au Togo, via le nord du Burkina, sous escorte des armées des deux voisins.
 

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