Naufrage de deux bateaux au large de l’Italie : Au moins 30 migrants portés disparus

07/08/2023 mis à jour: 20:58
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Les bateaux étaient de petites embarcations de métal apparemment parties jeudi de Sfax, en Tunisie

Au moins une trentaine de migrants sont portés disparus après le naufrage de deux bateaux au large de l’île italienne de Lampedusa, a annoncé hier l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), citée par l’AFP. Environ 28 passagers de l’un des bateaux et trois du deuxième sont perdus en mer, après leur naufrage samedi en raison des mauvaises conditions météorologiques, a précisé l’OIM.
 

Les bateaux étaient des petites embarcations de métal apparemment parties jeudi de Sfax, en Tunisie.
Après avoir parlé avec des survivants, les responsables de l’OIM estiment que «au moins 30 personnes ont disparu», a précisé l’attaché de presse Flavio Di Giacomo. 

Une enquête sur les naufrages a été ouverte à Agrigente, en Sicile. Le chef de la police d’Agrigente, Emmanuele Ricifari, qui est chargé de l’enquête, a souligné que le mauvais temps était annoncé. «Ceux qui leur ont permis de partir, ou les ont forcés à partir, sont des fous criminels sans scrupules», a-t-il déclaré aux médias italiens. «Une mer bien agitée est prévue pour les jours qui viennent. Espérons qu’ils vont arrêter» de faire partir des gens, «par cette mer, c’est les envoyer à l’abattoir», a-t-il ajouté.Alors que le mauvais temps persistait hier, des équipes de secours sont parvenues à mettre en sécurité des migrants piégés dans une zone rocailleuse de la côte de Lampedusa. 
 

La Route la plus meurtrière

Les 34 migrants, dont deux femmes enceintes, se trouvaient là depuis vendredi soir après que des vents violents eurent drossé leur bateau sur les rochers. La Croix-Rouge leur a fourni de la nourriture, de l’eau, des vêtements et des couvertures de survie mais les garde-côtes n’ont pu les secourir par la mer en raison de la hauteur des vagues. Aidés d’appareils des forces aériennes, les secouristes les ont treuillés hier jusqu’en haut des 140 mètres de la falaise.
 

La route de la Méditerranée centrale depuis l’Afrique du Nord vers l’Erope est la plus meurtrière au monde.Plus de 1800 personnes sont mortes depuis le début de l’année en tentant de l’emprunter, selon Flavio Di Giacomo. C’est près de 900 de plus que l’année dernière. «La vérité, c’est que ce chiffre est vraisemblablement plus élevé», a souligné l’attaché de presse. «Beaucoup de corps sont retrouvés en mer, ce qui suggère qu’il y a beaucoup de naufrages dont nous n’entendons jamais parler».

 Le nombre de corps retrouvés en mer s’est accru, en particulier sur ce qui est appelé la route tunisienne, devenue de plus en plus dangereuse en raison du type de bateaux utilisé, a ajouté Di Giacomo. Les passeurs font prendre la mer aux migrants subsahariens «sur des bateaux de fer qui coûtent moins cher que les habituels bateaux en bois mais sont totalement inaptes à la navigation en mer, ils se brisent facilement et coulent», a-t-il expliqué. Et souvent les migrants doivent subir en mer le vol des moteurs de leurs bateaux pour que les passeurs puissent les réutiliser.

Près de 92 mille migrants sont arrivés sur les côtes italiennes depuis le début de l’année, deux fois plus que la même période de l’an dernier, selon les autorités italiennes. Par ailleurs, dix corps de migrants, «apparemment des ressortissants d’Afrique subsaharienne», ont été découverts sur une plage au nord de Sfax, en Tunisie, épicentre cette année de l’émigration clandestine vers l’Europe, ont indiqué hier des sources officielles. 

«Dix corps ont été retrouvés au cours des dernières 48 heures par des unités des gardes-côtes» sur une plage au nord de Sfax (centre-est), a affirmé la Garde nationale dans un communiqué.De son côté, le tribunal de Sfax a eu connaissance de la découverte de «huit cadavres, apparemment tous des Africains subsahariens mais des analyses et prélèvements sont en cours pour les identifier», a précisé  son porte-parole, Faouzi Masmoudi. Ils ont été «trouvés entre vendredi et samedi» au moment d’orages intenses et de rafales de vent lors desquels l’embarcation où ils se trouvaient a pu faire naufrage, a rappelé le porte-parole, en soulignant ne pas avoir été informé d’un naufrage au large de Sfax. Les victimes peuvent aussi être parties d’un autre endroit au sud de Sfax, ou encore de Mahdia ou Zarzis, deux localités situées plus au sud, a précisé le porte-parole.

Du 1er janvier au 20 juillet, 901 corps de migrants morts noyés au large des côtes tunisiennes ont été repêchés, dont une majorité de ressortissants subsahariens. Sur la même période, 
34 290 autres migrants ont été secourus ou interceptés.
 

Les départs de ressortissants subsahariens ont connu une accélération en mars et avril après un discours, le 21 février, du président Kais Saied dénonçant l’arrivée de «hordes de migrants» clandestins venus, selon lui, «changer la composition démographique» de la Tunisie. Des centaines de migrants irréguliers ont alors perdu leur travail informel ou leur logement, et des dizaines d’agressions ont été recensées dans le pays.

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