La pauvreté gagne de larges pans de la population à Naciria. Le nombre de personnes ayant demandé la prime de solidarité durant le mois de Ramadhan a presque doublé par rapport à l’année passée, précise un élu à l’APC, ajoutant que 1300 ménages ont bénéficié de l’aide. Si l’on suppose que chaque bénéficiaire a une famille de 4 personnes à charge, on déduit que l’aide de 10 000 DA a profité à 5200 individus.
Ce qui représente près de 25 % de la population locale. La paupérisation se vérifie aussi à travers le phénomène du travail des enfants. Pour aider leurs familles, nombreux sont ceux qui travaillent dans les champs agricoles, vendent des galettes, du persil et autres produits maison au niveau du marché. «Mon père souffre de troubles mentaux. La direction de l’action sociale lui accordait 10 000 DA/mois, mais cela fait plus de huit mois qu’on ne lui a pas versé cette somme. Si mes parents étaient aisés, je ne viendrais pas ici vendre les galettes. Je les aide du mieux que je peux. Cette fois, le peu d’argent que j’ai gagné m’a permis de m’acheter des vêtements de l’Aïd», dira Aniss timidement. Abordé près de la station de bus, cet enfant affirme que son frère aîné a quitté son travail depuis plus de deux ans après la fermeture de l’usine (Manuca) où il travaillait depuis plus de cinq ans. L’arrêt de cette unité de production de chaussures a mis au chômage une quarantaine de personnes. Ce n’est pas la première entreprise de la zone d’activité à avoir mis la clef sous le paillasson. La zone devra accueillir une trentaine de nouveaux projets d’investissement, mais la plupart ne sont pas encore entamés, accentuant le désespoir des centaines de chômeurs.