- Les prix des fournitures scolaires ont pratiquement, doublé cette année. Qu’en est-il réellement?
Cette hausse était prévisible. Nous suivons ce dossier depuis le début de cette année 2022. Il faut savoir qu’il y avait des retards de livraison des autorisations d’importation des articles scolaires. Il y a une dizaine de produits soumis à l’autorisation préalable dont justement les affaires scolaires.
La commande se fait en général en mois de mai. Elle ne le sera possible qu’à partir de ce mois de septembre. Ce ne sont pas toutes les commandes qui ont été reçues à temps, donc il y a rareté du produit et automatiquement une hausse des prix.
A cela s’ajoute la hausse des prix des matières premières. J’en cite la pâte de papier qui a vu son prix augmenter de 80% sur le marché mondial. Les articles scolaires ont suivi avec une variation de 25% à 300% par rapport aux années précédentes. Le cahier de 96 pages qui coûtait 25 DA seulement est aujourd’hui à plus de 80 DA.
- Les parents d’élèves sont affectés par cette hausse…
Cette hausse touche directement le pouvoir d’achat du consommateur. Notre association (Apoce) a évoqué, à travers un communiqué publié il y a quelques semaines, de la prime de scolarité qui ne dépasse pas les 800 DA !
Cette dernière n’est d’aucun secours, vu la cherté de la vie et la hausse des fournitures scolaires. Nous avons demandé la révision de cette prime. Pour les marchés de proximité, nous avions également suggéré de les implémenter dans une école ou plus dans chaque commune.
Les importateurs pourront ainsi être plus proches du consommateur et donc vendre avec une marge bénéficiaire bien définie et une réduction du prix final entre 20 et 30%. Cette marge est celle que prend le détaillant qui est le dernier dans la chaîne de distribution. Pour une famille ayant plus de deux enfants scolarisés, la réduction est très significative.
- Que suggérez-vous d’autre ? Alléger le cartable ?
Les solutions existent. Il suffit juste d’un peu de volonté pour les faire appliquer sur le terrain. Nous avions fait une proposition d’alléger le cartable scolaire. Notre solution est de se contenter seulement du nécessaire. Nous avons vu que le ministère de l’Education nationale a établi une liste des affaires scolaires pour chaque niveau.
C’est une bonne chose. Mais avec plus de 10 millions d’enfants scolarisés, il est impératif de trouver des solutions faciles, efficaces et sur le long terme pour cette liste interminable de fournitures scolaires. Le meilleur est de revaloriser et ressusciter l’industrie locale des affaires scolaires.
Une industrie qui n’a pas tenu le coup face l’ouverture anarchique de l’importation des produits en provenance d’Asie. Nous devons penser réellement et surtout mettre en place un plan de relance rapide de cette industrie.
C’est l’unique solution à long terme qui fera certes baisser les prix, créera l’abondance de l’offre et surtout de la richesse grâce à la promotion du produit local.