Mosaïques, peintures, bijoux, céramiques, manuscrits du IVe au XVe siècles en Afrique : le Metropolitan Museum of Art de New York expose 200 joyaux antiques et médiévaux, témoins de mille ans d’influence de l’Empire byzantin sur les communautés chrétiennes d’Egypte, Tunisie et Ethiopie.
L’un des plus riches musées du monde a rassemblé des joyaux de collections d’Afrique, d’Asie et d’Europe pour une exposition sans précédent, «Africa & Byzantium», à partir d’hier jusqu’au 3 mars 2024. Le Met l’a présentée cette semaine à quelques journalistes en présence de ses partenaires, les gouvernements égyptien et tunisien et le plus ancien monastère orthodoxe copte au monde, Sainte-Catherine du Sinaï, en Egypte. Rassemblant des trésors artistiques, religieux, littéraires et archéologiques, «Africa & Byzantium» montre d’abord l’impact de l’Empire byzantin - ou Empire romain d’Orient - depuis sa capitale Constantinople (ex-Byzance) sur le christianisme qui se diffuse dans la Corne de l’Afrique du IVe au VIIe siècles.
D’autres œuvres du VIIIe au XVe siècles, dans un état de conservation exceptionnel, témoignent aussi de l’influence de Byzance sur les arts de communautés et royaumes chrétiens en Tunisie, Egypte, Ethiopie, Soudan, jusqu’à la chute de Constantinople en 1453, devenue Istanbul aux mains des Ottomans. Il s’agit, a souligné le directeur du Met Max Hollein, d’«approfondir notre connaissance de l’art byzantin et des premiers chrétiens dans le cadre d’une vision plus large du monde».
Byzance «universelle»
Pour sa conservatrice Andrea Achi, l’exposition montre comment «différentes communautés liées à Byzance ont prospéré au sein des empires et royaumes africains pendant plus de mille ans», notamment chez «des premières civilisations chrétiennes africaines».
Manuscrits peints, textiles, mosaïques en marbre, ivoires sculptés de Nubie, bijoux en or d’Egypte, peintures murales : des pièces montrées pour la plupart pour la première fois aux Etats-Unis. Elles permettent d’«explorer» les liens entre «communautés culturelles et multiconfessionnelles», des rivages de la Méditerranée à la mer Rouge, mêlant traditions grecques, romaines, byzantines, chrétiennes et juives, a expliqué le Met dans un communiqué.
L’exposition a reçu la bénédiction en personne de l’archevêque orthodoxe Damianos de Sainte-Catherine du Sinaï, qui a fait allusion aux crises actuelles au Proche-Orient et Moyen-Orient.
«Byzance était universelle et offrait liberté, unité, réconciliation, respect et paix. Une paix dont on a terriblement besoin dans notre monde d’aujourd’hui», a souligné le dignitaire religieux devant quelques journalistes. Et la ministre tunisienne des Affaires culturelles, Hayet Guettat Guermazi, s’est félicitée auprès de l’AFP que son pays expose son «riche patrimoine culturel résultant du brassage de différentes civilisations qui ont occupé la Méditerranée» et d’un «fonds local africain».