Monoxyde de carbone : Le danger du grand froid

25/01/2023 mis à jour: 02:20
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La multiplication des décès trouve son explication dans le retour du grand froid, qui pousse les citoyens, notamment de l’intérieur du pays, à vouloir chauffer leurs domiciles avec des appareils de chauffage fonctionnant souvent au gaz ou au fioul. Mais utiliser une chaudière, un chauffe-eau, un groupe électrogène, une cuisinière ou tout autre appareil à combustion présente un risque d'intoxication au monoxyde de carbone (CO). Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant, inodore, incolore et très toxique : dans un espace clos, il peut tuer en moins d'une heure. Le monoxyde de carbone se dégage lorsqu'un appareil à combustion au gaz, au bois ou au charbon, par exemple, fonctionne mal. La combustion ne se fait pas correctement et dégage ce CO hautement toxique. La plupart du temps, c'est une chaudière qui est en cause, ce qui explique une recrudescence des intoxications en période hivernale. Mais ce qui rend le monoxyde de carbone dangereux pour l'organisme est le fait qu'il se fixe sur l’hémoglobine et bloque le transport de l'oxygène dans le sang. Il empêche également l'oxygène de se fixer sur les organes qui en ont besoin. De fait, ces différents organes ne sont plus suffisamment alimentés en oxygène, ce qui conduit à la mort. Le monoxyde de carbone est produit par la combustion incomplète d'un composé carboné en raison d'une quantité d'oxygène insuffisante. Ce phénomène est dû soit à une quantité insuffisante d'oxygène dans l'air (pièce calfeutrée, aération insuffisante, entrée d'air bouchée…), soit à la présence d'impuretés dans les matières carbonées, objets de la combustion, soit à une évacuation insuffisante des gaz de combustion (conduit mal raccordé, cheminée obstruée ou mal ramonée…), soit à une utilisation prolongée ou inadaptée d'un appareil, ou enfin à un dysfonctionnement de l'appareil utilisé pour la combustion. Dans les habitations, les principales sources de monoxyde de carbone sont les systèmes de chauffage (bois, charbon, gaz, butane, essence, fioul, éthanol...) ou de production d'eau chaude (chaudières), les appareils de cuisson (cuisinière, barbecue, brasero), les cheminées, les moteurs de véhicule dans un garage sans aération et les groupes électrogènes placés dans un garage ou une cave. Les symptômes de l'intoxication au monoxyde de carbone se manifestent rapidement et peuvent évidemment affecter toutes les personnes se trouvant dans le même endroit. Il s'agit le plus souvent de : maux de tête, nausées et/ou vomissements, fatigue musculaire, douleurs thoraciques ou abdominales, troubles de l'équilibre, confusion, voire de brèves pertes de connaissance. A un stade plus avancé, des troubles cardiaques (troubles du rythme et ischémie coronarienne), des troubles pulmonaires (œdème aigu du poumon), des troubles musculaires et viscéraux (pancréatite) peuvent advenir. Enfin des manifestations neurologiques, telles que des convulsions, apraxie (trouble des mouvements), amnésie, agnosie (trouble de reconnaissance des objets), parkinsonisme, cécité corticale, incontinence peuvent aussi faire partie des symptômes initiaux de l'intoxication. Le coma témoigne bien sûr d'une urgence vitale et nécessite une prise en charge immédiate. Chez la femme enceinte, l'intoxication au monoxyde de carbone comporte un risque élevé de mortalité ou d'atteintes chez le fœtus. Une exposition régulière, même à de faibles doses de monoxyde de carbone, peut se manifester par une baisse des performances intellectuelles, des difficultés d'apprentissage, des maux de tête chroniques, une altération de l'acuité visuelle et auditive, voire des symptômes parkinsoniens. Grave et non traitée, l'intoxication au monoxyde de carbone est mortelle. Une intoxication au CO peut parfois engendrer des séquelles neurologiques et cardiaques à long terme, qui laissent des symptômes invalidants. «Elle augmente également le risque de développer une maladie cardiovasculaire dans les dix ans qui suivent.» Il existe aussi des symptômes neurologiques à distance, malgré un traitement bien administré et suivi. Ceux-ci peuvent apparaître chez des patients qui semblaient pourtant avoir complètement récupéré d'une intoxication aiguë. Ils apparaissent après une période de latence de deux jours à cinq semaines. Ce syndrome dit «post intervallaire» se manifeste notamment par des symptômes proches de ceux de la maladie de Parkinson, par des céphalées chroniques, des troubles de la vision, des changements d'humeur ou des troubles de la personnalité. 

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