Des «anciennes» encadrent sur le terrain la nouvelle génération, mais d’autres ont vu leur rôle diminuer, comme la Ballon d’or 2019 Megan Rapinoe, remplaçante à chaque match.
Les Etats-Unis, double tenant du titre, ne font plus peur avant leur huitième de finale contre la Suède, ce dimanche à Melbourne (11h00), un adversaire de taille pour un collectif en manque d’automatismes, dont les jeunes stars déçoivent. Avec quatorze joueuses débutantes dans la compétition, le sélectionneur Vlatko Andonovski a misé sur la jeunesse pour réaliser un triplé qu’aucune équipe n’a jamais réussi. Désignée meilleure joueuse du Championnat américain la saison passée, l’attaquante Sophia Smith, 23 ans le 10 août, incarne cette génération talentueuse, destinée à prolonger l’hégémonie de Team USA.
Or, depuis son doublé contre le Vietnam (3-0), la joueuse des Portland Thorns accumule les maladresses, que ce soit face aux expérimentées Hollandaises (1-1) ou les novices Portugaises (0-0). Ces deux résultats ont eu le goût de la défaite pour une sélection qui restait sur treize victoires de suite dans le tournoi, malgré une qualification en huitième. «Le fait que nous y soyons, nous avons de la chance, mais nous avançons», a déclaré samedi en conférence de presse le sélectionneur Vlatko Andonovski. «Maintenant, nous ferons tout notre possible pour que la même situation ne se reproduise plus. Nous faisons tout notre possible pour réussir et répondre aux attentes de chacun», a-t-il poursuivi. Bousculés, les Etats-Unis ont dû se contenter de la deuxième place du groupe E qui les met dans une position délicate pour la phase à élimination directe.
A commencer par des retrouvailles face à leur bête noire, la Suède, troisième nation au classement mondial de la FifA, qui les a battus aux Jeux olympiques de Tokyo. «Ce n’est pas quelque chose que je regarde, les faits historiques, je suis enraciné dans le présent», a assuré de son côté samedi l’entraîneur suédois, Peter Gerhardsson. Face aux Scandinaves, «il faudra créer plus en attaque. On n’en a pas vu assez (...) et il faudra être capables de conclure», a assuré l’ancienne internationale Ali Krieger, championne du monde en 2015 et 2019, sur la chaîne ESPN.
Des cadres malmenées
En difficulté face aux Pays-Bas, dans un remake de la finale 2019, les Américaines avaient marqué sur un coup de pied arrêté orchestré par deux rescapées du titre de 2019, Rose Lavelle et Lindsey Horan. Des anciennes encadrent sur le terrain la nouvelle génération, mais d’autres ont vu leur rôle diminuer, comme la Ballon d’or 2019 Megan Rapinoe, remplaçante à chaque match. Dans leurs nouveaux rôles, les plus expérimentées peinent à se montrer efficaces, à l’image de l’attaquante Alex Morgan, 34 ans, zéro but pour le moment - elle en comptait cinq au même stade de la compétition en 2019.
La gardienne Alyssa Naeher, 35 ans, n’a, elle, réalisé aucun arrêt sur la phase de groupes, selon le statisticien Opta. Elle a été sauvée par le poteau sur un tir du Portugal dans le temps additionnel qui aurait éliminé les USA s’il était rentré. Alors qu’elle est l’une des rares satisfactions de la Team USA, la milieu Rose Lavelle est suspendue contre la Suède.
Entre jeunes et anciennes, le collectif américain peine à faire un. L’entraîneur Andonovski, critiqué, plaide une équipe récente qui va s’améliorer de match en match. Mais l’impression laissée jusque-là tranche avec les performances de ses rivales, la Suède, l’Angleterre, ou le Japon, qui semblent mieux armées pour remporter le titre. Le tournoi océanien a mis en lumière une homogénéisation du niveau, au détriment des Etats-Unis, où seule une joueuse (Horan à Lyon) évolue en Europe.
L’état d’esprit des Américaines pose aussi question. «Je ne vois qu’une équipe très monotone, qui n’inspire pas, qui prend le titre pour acquis», a estimé Carli Lloyd, double championne du monde (2015, 2019), devenue consultante à la télévision américaine. «Je suis content de là où elles en sont, content de la façon dont elles se responsabilisent et continuent à élever leur niveau», a insisté hier l’entraîneur.