Le Mondial féminin de football, co-organisé par l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui a déjà battu plusieurs records, sur le terrain et en dehors, atteindra son apogée aujourd’hui, à l’occasion de la finale inédite entre l’Angleterre et l’Espagne avec, à la clé, un titre historique pour l’une de ces deux nations, n’ayant jamais remporté une Coupe du monde jusqu’ici.
Quelque 75 000 supporters sont attendus à l’Australia Stadium de Sydney pour le point d’orgue de ce Mondial, où des records de fréquentation dans les stades australiens et néo-zélandais se sont enchaînés depuis le 20 juillet.
Le choc Australie Angleterre avait enregistré, à lui seul, un total cumulé de 17,15 millions de téléspectateurs, alors que de nombreux «favoris» ont été prématurément éliminés, comme ce fut le cas pour l’Allemagne sortie, dès la phase de groupes, avec le Brésil, l’Italie et le Canada, champion olympique.
Puis c’était au tour des Etats Unis, doubles tenants du titre, de passer à la trappe, et dès les huitièmes de finale, considérée comme leur élimination la plus précoce de l’histoire.
Inversement, de nouvelles nations ont émergé à l’occasion de ce Mondial 2023, comme l’Afrique du Sud, la Jamaïque, qui ont tous atteint les huitièmes de finale pour la première fois, alors que la Colombie, portée par des milliers de supporters, a effectué sa première apparition en quart de finale, s’inclinant avec les honneurs (2-1) face à l’Angleterre.
L’Angleterre, drivée par la Néerlandaise Sarina Wiegman, est championne d’Europe en titre, à domicile, et l’Espagne, qui joue seulement son troisième Mondial, a déjà remporté en 2022 les Coupes du monde U20 et U17. Mais ça reste une finale inédite, car les deux équipes, qui se sont rencontrées en quarts lors de l’Euro l’année dernière (2-1 pour l’Angleterre en prolongation) n’ont jamais atteint ce niveau du Mondial.
Mais sur le plan personnel, la sélectionneuse des Lionesses bat les records, car elle s’apprête à connaître, pour la quatrième fois de suite, la finale d’une compétition majeure, après l’Euro-2017 et le Mondial-2019 aux commandes des Pays-Bas, et donc l’Euro-2022 avec l’Angleterre.
Déjà très respectée dans son pays d’adoption, elle n’est plus qu’à une victoire de rejoindre Alf Ramsey, qui a mené l’Angleterre au titre masculin en 1966, l’unique Coupe du monde pour l’Angleterre. «Je ne prends jamais rien pour acquis, mais c’est comme si je vivais un conte de fées», a-t-elle expliqué. Avant un éventuel Graâl, les Anglaises n’ont pas été tout à fait parfaites mais ont fait jouer leur expérience, notamment en huitièmes de finale lors de la séance de tirs au but contre le Nigeria.
L’Espagne a également connu quelques difficultés, battue sèchement (4-0) par le Japon lors de son dernier match de groupe. La Roja a aussi défié les turbulences en dehors du terrain, car la préparation du Mondial a été perturbée par le conflit entre 15 joueuses et le sélectionneur Jorge Vilda, critiqué pour son management.
Malgré 12 joueuses en moins, dont au moins cinq titulaires - trois joueuses sont revenues - les Espagnoles sont à une marche de dominer le monde.
Comme les blessées anglaises (Leah Williamson et Beth Mead), les joueuses, qui refusaient de jouer sous Vilda, ont à peine manqué à l’appel, preuve de l’étendue des ressources des deux équipes.
Alexia Putellas, double Ballon d’Or en titre, a d’ailleurs été réduite à un rôle secondaire alors qu’elle tente de retrouver sa condition physique après une blessure au genou gauche.
A sa place, la meneuse de jeu du FC Barcelone, Aitana Bonmati, qui faisait partie des 15 protestataires, s’est imposée comme la force créatrice de l’Espagne, tout comme la jeune Salma Paralluelo, qui a fait deux entrées fracassantes contre les Pays Bas et la Suède.
Autant d’ingrédients qui devraient donner lieu à une finale palpitante avec, à la clé, un titre historique pour l’une de ces deux nations, n’ayant jamais remporté une Coupe du monde jusqu’ici.