Déjà à l’école primaire, son instituteur remarqua en lui l’élève à la craie facile, lui qui faisait ses preuves lorsqu’il monta au tableau. A 16 ans, ses poésies étaient sélectionnées par le grand Kaddour Mhamsadji pour qu’elles soient diffusées sur les ondes de la Chaîne III dans le cadre de la célèbre émission de l’époque «Jeunes plumes», diffusée durant les années 1970. «En 1970, se souvient-il, plusieurs de mes poèmes juvéniles et imparfaits sont passés dans l’émission ‘‘Jeunes plumes’’ de Si Kaddour Mhamsadji. Je lui dois beaucoup. Prompt rétablissement et longue vie à lui Inch’Allah !» Quelques années plus tard, il écrit pour la Radio nationale les fameux sketchs ramadanesques et les pièces théâtrales radiophoniques pendant une dizaine d’années. Un travail artistique qui aura marqué de nombreux auditeurs à une époque où la radio avait une grande place dans nos foyers. Bilingue avéré, c’est surtout en français qu’il écrit ses livres et poèmes. Aujourd’hui, il a à son actif une douzaine de livres, dont trois sont publiés en France, qui se déclinent en romans, contes, récits fantastiques, nouvelles et poésie. Maîtrisant à la perfection la mesure, la rime, le rythme et l’harmonie : les éléments fondamentaux de la poésie française, il a reçu plusieurs prix nationaux, dont le prix national de la poésie à trois reprises (2003, 2008 et 2014) et celui de la meilleure nouvelle (2011), Mohamed Rahmani a non seulement la plume facile pour l’écrit, mais aussi pour la caricature. D’ailleurs, il a travaillé pendant une vingtaine d’années dans la presse comme journaliste collaborateur au profit de quotidiens francophones et de caricaturiste pour des publications arabophones. «J’ai toujours écrit, pendant mon enfance, ma jeunesse et ma vieillesse ! A l’aube de mes 70 ans, mon état d’esprit est toujours le même : écrire mes pensées, mes imaginations et rêveries, ma façon de voir les choses, mon ressenti.»
D’ailleurs, la plume l’a toujours accompagné durant son parcours scolaire, estudiantin, professionnel ou «passionnel». Que ce soit à l’école ou à l’université, à la radio où au niveau des rédactions de journaux et de revues, au lycée ou à l’université, étant un ancien professeur de français ayant terminé sa carrière comme inspecteur, ou encore chez lui à la maison, l’écrit l’a donc toujours accompagné comme un rite sacré et régulier. Durant le confinement et au moment où Blida était coupée du monde, sa vocation et son esprit d’écrivain ne se sont pas arrêtés. Bien au contraire ! Il avait publié en 2020/2021 un roman intitulé Quand les Roses se confinent. Il serait le premier écrivain en Algérie à avoir décrit les affres du Covid-19 dans la ville des Roses, considérée à l’époque comme étant l’épicentre de l’épidémie. Un roman, beaucoup de malheur et un brin d’optimisme à la fin. Quelques années auparavant, Le Serment d’hypocrite, un livre dont l’histoire est basée sur des faits réels a été édité. Il s’agit de celle d’un bébé confié au service maternité d’un hôpital bien connu et qui a disparu sans laisser de trace. Faute professionnelle ou trafic d’enfants ? Le personnage principal, fraîchement retraité de l’éducation, pour meubler le vide, mène une enquête à la fois «désespérée et têtue». Il promène le lecteur dans sa quête et lui présente des «personnes» intéressantes rencontrées au fil de ses pérégrinations. Le dernier-né de l’écrivain-poète Mohammed Rahmani est Sobhane… et autres poèmes, un recueil de poésies religieuses et autres textes poétiques déjà primés... «Tant que je vis, j’écris !» conclut-il tout simplement...