Mohamed Hammani (imprimeur) : Une école des métiers d’imprimerie comme ambition

01/07/2023 mis à jour: 17:53
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Une industrie centenaire à Blida - Photo : D. R.

La création d’une école spécialisée sera une aubaine pour les jeunes de la région.

Dimanche dernier, une cérémonie officielle clôturant l’année de l’enseignement et de la formation professionnels a eu lieu au siège de la wilaya de Blida, une occasion pour établir le bilan et de récompenser les meilleurs stagiaires. Parmi les spécialités les plus en vogue, figurent les arts graphiques et l’impression. Le seul institut national dédié à cette spécialité dans la région centre du pays (mis à part celui d’Alger) demeure insuffisant pour répondre favorablement aux fortes demandes des stagiaires.

En voulant apporter son savoir-faire aux jeunes et transmettre des techniques acquises de père en fils, Mohamed Hammani, appartenant à une famille d’imprimeurs depuis les années 1960, souhaite apporter sa contribution dans le secteur de la formation professionnelle, en créant une école des arts graphiques et de l’infographie.

Propriétaire de sa propre imprimerie dans la commune de Guerrouaou depuis 1997 et passant toute son enfance et adolescence dans le milieu de l’impression, le massicot, l’offset, la typographie et l’intertype n’étaient jamais un secret pour lui. Depuis plus de 25 ans, il s’adonne à ce qu’il qualifie de passion/ métier avec beaucoup d’enthousiasme.

«Je suis prêt à former de futurs imprimeurs et infographistes, pourvu qu’on m’aide», a t-il déclaré. Pour cela, il lance un appel aux autorités de la wilaya de Blida pour lui octroyer une parcelle dans le but d’y bâtir le projet qui lui tient à cœur. «A l’école, ça sera de la théorie, dans mon imprimerie, ça sera de la pratique», explique-t-il, estimant que l’école qui ambitionne de la créer rendra un grand service aux jeunes en quête d’une formation/ emploi.

«Je peux même assurer des postes d’emploi aux meilleurs stagiaires», insiste-t-il. Pour lui, son projet s’inscrit aussi dans la démarche de préservation de l’une des vocations de Blida. «Blida était un pôle du papier à un certain moment, grâce à l’omniprésence d’ateliers et d’imprimeries dans chaque coin de rue. D’ailleurs, la première imprimerie moderne au Maghreb a vu le jour à... Blida au XIXe siècle!», argumente-t-il.

«L’imprimerie, c’est noble comme monde  ! Le papier est toujours coté en Bourse. Ça ne se démodera jamais en dépit de la généralisation des technologies de l’information et de la communication. D’ailleurs, et en dépit de la numérisation, le support papier ne va certainement pas disparaître. Dans les pays développés dans le domaine des nouvelles technologies, on continue de distribuer pourtant des journaux gratuitement dans les métros.

Et le livre imprimé y marche toujours bien. Les documents de l’état civil, les registres de naissances, les livrets de famille restent aussi palpables. Chez les musulmans, le Saint Coran est toujours imprimé, atteignant parfois des millions d’exemplaires par an», ajoute t-il. En effet, s’il arrive à concrétiser son projet, il sera, sans doute, le premier à avoir lancé une école pareille relevant du privé (agréée).

Celui qui est président de la commission «soutien aux entreprises en difficulté au club des entrepreneurs et industriels (Ceimi)», a déjà tracé le programme et les spécialités proposés à la formation. «Si le projet est concrétisé, l’école formera des machinistes, des conducteurs de machines Offset, des spécialistes en reliure d’art, des infographes, des photographes et aussi des designers. La balle est dans le camp des autorités locales», conclut-il. 


 

 

 


 


 

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