Mises en demeure et fermeture d’établissements pharmaceutiques pour rétention de médicaments : «Des accusations infondées», selon l’Association des distributeurs

05/02/2022 mis à jour: 02:38
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A l’issue des dernières inspections lancées par le ministère de l’Industrie pharmaceutique dans le cadre de la lutte contre les pratiques illégales de spéculation, de rétention ou de ventes concomitantes, et en vue de garantir la disponibilité et l’approvisionnement continu des pharmacies d’officine en produits pharmaceutiques inscrits au protocole thérapeutique Covid-19, 20 mises en demeure et la fermeture de deux entreprises pharmaceutiques de distribution ont été prononcées. 

Dans un communiqué rendu public jeudi, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a signalé que 32 opérations d’inspection ont été diligentées en direction des établissements pharmaceutiques de distribution au centre, à l’est et à l’ouest du pays, où il a été constaté le non-respect des dispositions de la réquisition du 18 janvier 2022 ainsi que la rétention d’une importante quantité de médicaments anti-Covid-19, notamment l’Enoxaparine et le Paracétamol, et pour lesquelles 20 mises en demeure ont été prononcées.

 Selon le constat établi par les inspections menées ce jeudi, «le ministère de l’Industrie pharmaceutique a procédé, poursuit le communiqué, à «la fermeture provisoire de 2 d’établissements pharmaceutiques de distribution, Sarl Attiryak Pharm à Constantine et Société Emir pharmaceutique à Alger, pour non-respect de l’obligation de mise à la disposition des officines de toutes les quantités disponibles en stock, dans un délai maximum de 48 heures, ainsi que pour pratique commerciale illégale, à savoir la vente concomitante de vente dite par packs». 

Par ailleurs, le ministère de l’Industrie pharmaceutique rappelle qu’une boîte mail, [email protected], est mise à la disposition des pharmaciens d’officine victimes de ces pratiques commerciales illégales pour qu’ils puissent porter directement leurs réclamations à la connaissance des services de l’inspection générale relevant du ministère de l’Industrie pharmaceutique.

«Discrédit sur la profession...»

De son côté, l’Association des distributeurs pharmaceutiques algériens (Adpha) a, dans un communiqué rendu public le même jour, tenu à rassurer l’opinion publique, les patients usagers du médicament en particulier, sur la mobilisation totale de ses membres à continuer à garantir l’approvisionnement en produits pharmaceutiques à l’échelle territoire de national. «En dépit des contraintes lourdes imposées par les nécessaires mesures prises par les autorités publiques, et malgré le nombre important de nos collaborateurs qui ont été affectés ou victimes de cette pandémie, nos équipes ont continué, sans relâche, à assurer la mission éminente de service dont ils se sentent profondément investis», souligne l’Adpha. 

L’Association se dit «légitimement préoccupée par toute une série d’accusations infondées qui sont émises ici et là et qui tendent à rendre les grossistes répartiteurs responsables des dernières perturbations ayant touché le marché interne des médicaments, et singulièrement ceux d’entre eux en rapport avec les protocoles de traitement de la pandémie». 

L’Adpha tient à préciser : «Etant les premiers témoins des ruptures épisodiques qui affectent leurs clients, nos membres regrettent d’autant plus les désagréments qui leur sont ainsi causés qu’ils savent parfaitement qu’à I’origine, le problème de fond est tout simplement celui d’une croissance de la consommation à laquelle la politique de flux tendus qui lui est de fait imposée ne permettait pas de répondre avec efficacité.» 

Elle rappelle qu’un simple retour à l’obligation réglementaire du stock minimal pour les médicaments essentiels «permettrait de neutraliser une bonne part des perturbations que connaît aujourd’hui notre marché». 

L’Association n’écarte pas quelques «cas isolés», que l’on peut retrouver du reste à tous les étages de la chaîne d’approvisionnement, qui «peuvent être tentés momentanément par des manæuvres de rétention de produits, dont le gain ne peut être qu’illusoire étant donné que les prix des médicaments sont fixes, il peut même s’agir d’actions de régulation faites avec de bonnes intentions pour servir le maximum de clients». Mais elle estime que cela ne justifie pas qu’au nom de quelques comportements indélicats et, pour tout dire, exceptionnels, que «l’on jette le discrédit sur l’ensemble d’une profession. Notre association accueille du reste avec bienveillance toute forme d’inspection dont les autorités compétentes prendraient 
l’initiative». 

Et d’appeler l’ensemble des acteurs du système de santé publique, à quelque niveau où ils exercent, de «travailler dans I’harmonie, le calme et la sérénité, en bonne intelligence avec les pouvoirs publics» garants en dernier ressort de la sécurité sanitaire nationale.

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