Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a procédé, jeudi, à un mini-remaniement ministériel. A cet effet, Abderrahmane Raouya a été nommé ministre des Finances, un posté que cumulait jusque-là le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, alors que Soraya Mouloudji, jusque-là directrice par intérim du Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc) d’Oran, a remplacé Wafaa Chaalal à la tête du ministère de la Culture et des Arts.
Bien entendu, la présidence de la République n’a pas expliqué ces choix. Questionné lors de sa rencontre avec des médias, diffusée mardi soir sur la télévision publique, au sujet du bilan de l’actuel gouvernement, le chef de l’Etat avait indiqué qu’il était encore tôt, puisque cet Exécutif n’a été constitué qu’après les législatives du 12 juin 2021. «Le bilan se fait annuellement, sauf s’il y a une erreur importante», a-t-il répondu.
S’agit-il donc d’un cas de figure de «défaillance» ? Rien ne peut l’affirmer, même si certains s’aventureront à expliquer ces changements par de récents événements et parfois polémiques. Sur les réseaux sociaux, beaucoup ont justifié la mise à l’écart de Wafaa Chaalal par les déclarations qu’elle avait faites, au début du mois, sur une chaîne de télévision égyptienne, à l’occasion de la visite effectuée sur place quelques jours auparavant, au sujet des Algériens et des langues française et arabe. Bien entendu, ce ne sont là que des conjectures, les autorités n’ayant que rarement justifié un limogeage.
Ex-députée du Rassemblement national démocratique (RND), Wafaa Chaalal avait été nommée ministre en juillet 2021 en remplacement de Malika Bendouda. Son passage n’aura donc duré que près de sept mois.
Concernant le ministère des Finances, il faut dire que dès l’annonce du gouvernement Aïmene Benabderrahmane, le 7 juillet 2021 (il avait été désigné Premier ministre une semaine auparavant alors qu’il était ministre des Finances depuis juin 2020), des voix s’étaient élevées pour relever le fait qu’il était difficile de cumuler ces deux postes (ministre des Finances et Premier ministre). Abderrahmane Raouya, quant à lui, avait déjà occupé ce poste de premier argentier du pays pendant près de deux ans, entre 2017 et 2019. Il a été nommé pour la première fois à ce poste dans le gouvernement de Abdelmadjid Tebboune. Il avait quitté ses fonctions en mars 2019, dans le sillage du départ du gouvernement Ouyahia, après le début du hirak.
Au-delà de ces deux changements, les regards étaient tournés vers le titulaire du département du Commerce, Kamel Rezig, notamment depuis que la commission des affaires économiques, du développement, de l’industrie et du commerce de l’Assemblée populaire nationale (APN) a pointé du doigt ce département ministériel dans son rapport d’enquête parlementaire relative à la pénurie de l’huile et dont le contenu a été révélé aux médias le 15 février. La dite commission a estimé que le ministère du Commerce avait sa part de responsabilité dans cette crise.
Finalement, rien ne fut. Le remaniement de ce jeudi a donc concerné deux autres portefeuilles…