Profitant de la brume, plus de 1000 adolescents, dont même des jeunes enfants, ont tenté, dans la nuit de dimanche à lundi, à partir de la plage M’diq Fnideq (près de Tanger) de rejoindre à la nage l’enclave espagnole de Ceuta. 300 jeunes ont réussi à fouler le sol ibérique.
Une traversée massive et dangereuse de jeunes âgés majoritairement entre 13 et 16 ans (quelques adultes y figuraient aussi) qui a surpris les autorités espagnoles. La représentante du gouvernement espagnol à Ceuta, Cristina Pérez, a déclaré lundi aux médias que «depuis le 22 août, une moyenne de 700 personnes avaient tenté de franchir la frontière chaque jour, avec un pic de 1500 tentatives dimanche dernier».
Et d’expliquer : «En vertu de la loi espagnole qui autorise les ‘‘refoulements’’ à la frontière», tout en ajoutant que «le territoire de 18,5 kilomètres carrés (Ceuta) était soumis à une «pression migratoire extrême». Selon nos informations, «les premières tentatives de traversée ont débuté dimanche soir vers 23h, marquant le début d’une opération de sauvetage qui allait durer plus de six heures.
Face à l’ampleur de la situation, la Garde civile, rapidement débordée, a dû faire appel aux secours maritimes pour gérer l’afflux de personnes dans l’eau». Le journal OK Diario a rapporté que «certains migrants étaient équipés de flotteurs et de combinaisons en néoprène», en mettant l’accent sur la «détermination des jeunes migrants à atteindre les côtes européennes».
D’après le même média, «sur la plage de Ceuta, la Croix-Rouge est intervenue pour porter assistance aux arrivants, dont la majorité présentait des symptômes d’hypothermie». OK Diario informe qu’«actuellement, environ 320 jeunes sont hébergés à Ceuta, pour une capacité initiale de 132 places.
Face à cette situation, les autorités ont dû improviser des solutions d’urgence. Dimanche, deux entrepôts industriels ont été mis à disposition pour accueillir les mineurs supplémentaires, dont l’un, baptisé Nueva Esperanza (Nouvel Espoir), héberge environ 80 jeunes».
Il faut savoir que seuls les mineurs et les adultes (des Subsahariens faisant partie des migrants) sont hébergés une fois arrivés, les adultes marocains sont renvoyés à leur point de départ en vertu d’un accord migratoire entre l’Espagne et le Maroc. Cette traversée massive rappelle celle du 25 avril 2021, où plus de 100 jeunes, dont beaucoup de mineurs, ont atteint Ceuta à la nage.
A l’époque, le gouvernement de Madrid avait accusé son homologue marocain d’avoir «fermé l’œil» sur cette traversée, considérée comme «encouragée» même par le makhzen pour faire pression sur les autorités espagnoles qui, politiquement, avaient fermé les portes commerciales de Ceuta et Melilla, deux enclaves profitant aux habitants de ces régions, une manne économique importante pour le régime chérifien…