Donald Trump, qui était en meeting samedi 5 novembre en Pennsylvanie, entend faire déferler une « immense vague rouge » républicaine sur les élections américaines de mi-mandat, qui se tiennent mardi 8 novembre. Son objectif, outre faire gagner son camp politique, est semble-t-il de préparer le terrain en vue de sa propre campagne présidentielle en 2024. Le scrutin de mardi est aussi « un tremplin » pour la probable candidature du milliardaire en 2024, s'est ainsi félicitée Dixy Chappell, employée dans une crèche, présente au meeting. « Il amène de l'énergie dans cette campagne », poursuit-elle. Et « nous avons besoin des gens qui seront là dans trois jours pour poursuivre vers 2024 », estime cette femme de 49 ans aux fins cheveux bouclés, venue de Virginie, à plus de quatre heures de route, pour écouter l'ancien président.
Avec un simple gilet noir, elle était l'une des rares de cette immense foule sans casquette rouge ou tee-shirt floqué venue acclamer Donald Trump, artisan de la campagne républicaine pour les élections de mi-mandat et, espèrent ses partisans, prochain candidat à la Maison-Blanche. À l'évocation de cette candidature – « dans très, très peu de temps, vous allez être très heureux » – la foule se lève, impatiente, enflammée. Lui dit vouloir repousser l'annonce de sa déclaration pour « maintenir l'attention » sur les candidatures républicaines.« Si vous voulez mettre fin à la destruction de notre pays et sauver le rêve américain alors, ce mardi, vous devez voter républicain pour une vague rouge géante », a-t-il lancé sur la piste d'un aéroport à Latrobe, près de Pittsburgh, dans l'arrière-pays du cœur industriel de l'Amérique blanche.
« Nous sommes à trois jours des plus importantes élections de l'histoire des États-Unis », a-t-il martelé. « Nous allons reprendre la Chambre, nous allons reprendre le Sénat », a encore dit le milliardaire à la fin d'un discours fleuve de plus de deux heures, si long que beaucoup l'ont quitté avant la fin.
«Très heureux »
L'ex-président républicain s'est jeté à corps perdu dans les derniers jours de cette campagne, multipliant cette semaine les prises de parole dans les États clés, comme la Pennsylvanie, qui pourraient faire basculer le Congrès du côté des républicains et priver Joe Biden de majorité pour gouverner.
Avec son discours centré sur l'immigration et la criminalité, Donald Trump s'est placé à l'opposé de Joe Biden et de Barack Obama, qui s'exprimaient plus tôt à Philadelphie, dans l'est de la Pennsylvanie. Eux soutenaient le démocrate John Fetterman dans la course au Sénat, l'une des plus regardées du pays, quand Donald Trump est venu soutenir son opposant Mehmet Oz. Le regard vissé vers le podium où se tient l'ancien président, des milliers de partisans réagissent à chacune de ses piques, chantant « USA » et autres slogans de temps à autre.
«Le seul qui mérite la présidence »
Il a aussi multiplié les références à l'élection de 2020, qu'il estime, malgré les innombrables preuves du contraire, volée, et a terminé son discours sur un morceau de musique associé au mouvement complotiste QAnon.Norm Volpe, venu avec son groupe des motards pour Trump, fait partie de ses nombreux partisans qui croient à ces théories de complot électoral maintes fois démenties. Mais pour lui l'essentiel est ailleurs : « les prix dingues ». « Entre ce que c'était il y a trois ans et aujourd'hui, ça a doublé ! Nourriture, essence, tout ! » dit-il dans sa chemise aux couleurs du drapeau américain. Et, dit ce travailleur du métal de 57 ans, il faut sanctionner les démocrates pour cela, « tout a augmenté depuis qu'ils ont pris le pouvoir ».Un peu plus loin sur cette piste des plaines de la Pennsylvanie rurale, Leslie Boswell, tee-shirt rouge « Trump 2020 » sur les épaules, qui dit être venue « pour s'amuser et voter Trump », comme si elle ne pouvait pas attendre 2024 pour le soutenir dans l'isoloir. « Il ramène Dieu dans notre pays, il avait fait baisser les prix, il avait fait tout ce qu'il avait annoncé », se félicite-t-elle devant des stands de sandwiches aux saucisses, sa sœur et ses nièces à ses côtés. Il est, insiste cette jeune mère au foyer, « le seul qui mérite la présidence ».