- Encore une fois, la moyenne du baccalauréat est revue à la baisse. Est-elle justifiée selon vous ?
Pas du tout. Elle est inacceptable. Il est vrai que l’année scolaire était difficile. Elle a été perturbée à plusieurs reprises, notamment par les différentes vagues de la Covid-19. La rentrée a été retardée d’un mois, en plus des vacances avancées et prolongées et le confinement des classes, puis la maladie qui a touché et les élèves et le corps pédagogique et administratif. Il est vrai aussi que ces candidats ont assisté aux trois années de la pandémie avec une première année secondaire où ils n’ont étudié pratiquement que deux trimestres et une 2e année secondaire avec deux trimestres très perturbés. Toutefois, tout cela n’est pas une excuse pour une diminution de la moyenne. De plus, nous ne nous attendions vraiment pas à cette décision anti-pédagogique. Nous avions préparé les élèves à un passage avec 10 de moyenne, comme l’avait affirmé à maintes reprises le ministre de l’Education. Maintenant, si l’on parle des résultats des candidats, on dira qu’ils sont passables par rapport à la faiblesse des acquis scientifiques et pédagogiques qu’ils ont eus durant ces 3 dernière années scolaires. Ils ne sont pas à blâmer.
- Quelle aurait été la bonne solution, selon vous?
Nous aurions pu accepter le recours au rachat en utilisant les fiches de synthèse et l’établissement d’une commission qui étudierait la possibilité de passage au cas par cas. Au moins, nous aurions donné la possibilité d’accès à l’université à de véritables candidats méritant cette chance puisqu’ils ont fait preuve d’assiduité durant l’année scolaire. Puisque ce n’est pas le cas, nous considérons que c’est une décision prise en dehors du cadre pédagogique. C’est du populisme qui n’a pas lieu d’être dans un milieu de savoir et de connaissances. La preuve, beaucoup de bacheliers des deux dernières années repassent le baccalauréat pour avoir une meilleure moyenne et accéder à des spécialités universitaires meilleures.
- Que faut-il faire alors maintenant ?
Nous disons félicitations aux bacheliers, certes. Toutefois, il faut étudier et mettre en place un programme de rattrapage pour les lauréats de cette session afin de les aider à intégrer l’université dans les meilleures conditions et éviter les échecs successifs en cette première année universitaire. Pour l’examen du baccalauréat, il y a beaucoup à faire. Une révision du système d’évaluation des élèves est obligatoire dans tous les paliers. Que ce soit au primaire, au moyen ou au secondaire, cette étape est primordiale, voire urgente pour revaloriser les examens et surtout assurer la fiabilité des résultats de réussite. Sans cela, la crédibilité des examens nationaux est en jeu.
Propos recueillis par Asma Bersali