Menace de débordement de l’oued Nagues à Tébessa : Un danger qui hante le quotidien des riverains

29/05/2022 mis à jour: 09:13
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Les habitants craignent de revivre le scénario du 12 septembre 2018 (Photo : archives/el watan)

Les dernières pluies qui se sont abattues, récemment, sur la ville de Tébessa ont provoqué une grande panique chez les citoyens de certains quartiers, notamment ceux dont les habitations sont situées dans des zones inondables. 

L’avenue Houari Boumediene traversée par Oued Nagues, l’un des plus grands cours d’eau qui traversent la ville, d’habitude très animée, s’est complètement vidée et les boutiques, les cafés et commerces ont dû baisser leurs rideaux par peur des inondations sur cette artère qui compte plus de 500 familles. Heureusement, il y a eu de la pluie, mais pas de débordement de la rivière. La population de Tébessa était toujours hantée par le risque des crues. 

Ainsi, à l’approche de la période dite «des tempêtes» qui s’étale du mois de mai jusqu’à la fin du mois d’août, les habitants de ce quartier situé en plein centre-ville craignent de revivre le scénario du 12 septembre 2018. «Tout le monde se souvient de cette journée où des eaux en furie avaient pris au dépourvu les gens, les habitations et les voitures causant des dégâts importants.

Il avait plu à peine une dizaine de minutes pour que toute une ville se transforme en un véritable bourbier. Dès que l’été approche, j’ai peur que ça recommence», se souvient Djamel, un habitant du quartier. 

La cause principale du débordement de l’oued constatée par la délégation dépêchée quelques jours après, présidée par le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales à l’époque, résidait dans le sous-dimensionnement de la galerie en amont obstruée par les gravats et les ordures ménagères du quartier avoisinant. 

Ceci, sans oublier le recalibrage du lit mineur  par bétonnage sur  une distance d’un kilomètre, ce qui a diminué de sa largeur forçant les eaux à gagner la rive gauche inondant tout le boulevard. 

En dépit de quelques opérations de curage des caniveaux, des regards et des avaloirs ayant débuté il y a quelques semaines, et qui se poursuivent toujours, le curage de l’Oued Nagues n’a pas eu lieu jusqu’à ce jour. Et la cause ?  

L’inaccessibilité aux opérations de nettoyage et d’entretien. Les maisons bâties sur la dalle couvrant l’oued a rendu impossible l’accès à l’intérieur pour d’éventuelles opérations de curage du fait qu’elles ont été construites sur des puisards destinés à cet effet.

Rappelons qu’au début des années 1980, quand il avait été décidé de buser Oued Nagues, et par manque d’études préalables, approfondies et prospectives, des hydrauliciens et des ingénieurs s’étaient farouchement opposés au projet, mais la décision de sa réalisation  avait était prise par  le wali de l’époque.

Le risque est imminent et les conséquences ne se sont pas faites attendre, et ce depuis plusieurs années dans la mesure où, chaque année, les habitants vivent un véritable cauchemar avec les premières pluies. 

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