Médicaments antitussifs : indications, types, risques, contre-indications

21/02/2023 mis à jour: 07:03
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Les antitussifs se présentent généralement sous la forme de sirops indiqués pour calmer les toux sèches et irritatives. Leur utilisation fait polémique depuis plusieurs années en raison de leurs effets secondaires et de leur efficacité — remise en cause par de nombreuses institutions. Éclairages de Christine Salavert-Grizet, pharmacienne installée à Angoulins, en Charente-Maritime.

Les médicaments antitussifs sont utilisés pour soulager les toux sèches et irritatives, «autrement dit, les toux non productives», indique Christine Salavert-Grizet. Ils sont disponibles en pharmacie, le plus souvent sous forme de sirops à boire.

Et la pharmacienne de préciser : «On distingue plusieurs catégories d’antitussifs en fonction de leur mode d’action — central ou périphérique — et de leur(s) principe(s) actif(s).»

Antitussifs ou fluidifiants bronchiques (mucolytiques) ?

Les médicaments mucolytiques, aussi appelés fluidifiants bronchiques, sont destinés à la prise en charge des toux grasses, dites  «productives» : ils favorisent l’évacuation du mucus qui encombre les voies respiratoires des patients.

«Les fluidifiants bronchiques sont disponibles sous forme de sirops ou de sachets de poudre à dissoudre. Ils contiennent généralement de la carbocistéine ou de l’acétylcystéine» , précise la pharmacienne. Et d’insister sur le fait que leur utilisation est contre-indiquée en cas de toux sèche !

De même, l’utilisation d’antitussifs est contre-indiquée en cas de toux grasse, car ils peuvent entretenir — voire aggraver — l’encombrement bronchique. Comme indiqué ci-dessus, il existe plusieurs catégories d’antitussifs :

- Les antitussifs opiacés. Comme leur nom l’indique ils peuvent être à base de codéine (Euphon®, Néo-codion®, Polery®, Padéryl®, Pulmoserum®, Tussipax®), de codéthyline, de dextrométhorphane (Nodex®, Pulmodexane®, Tussidane®) ou de noscapine (Végétosérum®).

«Ces antitussifs agissent au niveau central et augmentent le seuil de déclenchement de la toux», indique la pharmacienne. Et de préciser : «Ces médicaments ne sont disponibles que sur ordonnance, cas leur utilisation a longtemps été détournée dans un but toxicomanogène».

- Les antitussifs antihistaminiques. Réalisés à base d’oxomémazine (Humex®, Toplexil®, Tussonil®) ou de prométhazine (Fluisedal®), ces antitussifs agissent au niveau périphérique et ont un fort pouvoir sédatif. Ils sont disponibles en vente livre et plutôt recommandés en cas de toux sèche et irritante survenant la nuit.

- Les antitussifs non opioïdes non antihistaminiques, à base de zipéprol, d’éprazinone, d’oxéladine ou de clobutinol.

Les antitussifs à base de plantes, comme la guimauve, le thym, le lierre, etc. ou encore les antitussifs homéopathiques. «Quel que soit l’âge du patient et la dose prescrite, tous les antitussifs opiacés nécessitent une prescription médicale» , souligne Christine Salavert-Grizet. En effet, depuis juillet 2017, les sirops à base de codéine, de codéthyline, de dextrométhorphane ou de noscapine ne sont plus disponibles en automédication. Pour cause ? De trop nombreux jeunes ont détourné l’utilisation de ces médicaments pour se «shooter». La recette la plus connue — et décriée ? Le purple drank, un mélange de limonade, de bonbons acidulés et… de sirop contre la toux.

De leur côté, les antitussifs antihistaminiques, non opioïdes non antihistaminiques, les sirops à base de plantes ou les préparations homéopathiques sont toujours proposées en vente libre.

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