« Marocogate » : Deux nouvelles eurodéputées dans le viseur de la justice belge

18/02/2023 mis à jour: 00:40
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Deux nouvelles eurodéputées, impliquées dans le scandale de corruption ayant éclaboussé le Parlement européen et dans lequel le Maroc est notamment embourbé, ont été citées dans un mandat d’arrêt émis par les autorités belges, ont rapporté des médias. Marie Arena et Alessandra Moretti sont liées à l’enquête menée par les procureurs belges et leurs noms ont été mentionnés dans le mandat d’arrêt international ayant visé l’eurodéputé italien Andrea Cozzolino, arrêté la semaine dernière pour «corruption», «blanchiment d’argent» et «participation à une organisation criminelle», selon le média américain Politico. Le mandat a été délivré le 10 février par le juge d’instruction belge Michel Claise. Selon le document, Marie Arena et Alessandra Moretti étaient membres d’un «quadrumvirat», avec Cozzolino et l’eurodéputé belge Marc Tarabella, qui a également été arrêté la semaine dernière. Ce quatuor obéissait à l’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri.

Inculpé et placé en détention provisoire comme trois autres suspects, l’ex-eurodéputé a conclu en janvier un accord avec la justice, s’engageant à livrer des informations sur le système de corruption auquel il admet avoir participé, en échange d’une peine de prison limitée à un an. Le plan et l’identité des membres de ce groupe ont été révélés dans des SMS envoyés à Panzeri par son ancien assistant, Giuseppe Meroni, qui travaillait encore au sein du groupe des Socialistes et démocrates (S&D) à l’époque, selon le mandat. Le mandat met en évidence le rôle du Maroc dans le scandale de corruption et d’achat d’influence et cite Francesco Giorgi, assistant parlementaire d’Andrea Cozzolino et sa compagne Eva Kaili (ex-vice-présidente du Parlement européen). Il révèle que, dans une conversation interceptée, Panzeri et Giorgi ont discuté de la promotion des intérêts marocains en plaçant Cozzolino ou Kaili dans une commission parlementaire spéciale enquêtant sur l’utilisation du logiciel espion Pegasus pour pirater les téléphones des journalistes, militants et politiciens. Giorgi a également réussi à empêcher le Parlement de publier un texte défavorable au Maroc, et en a informé Panzeri en mai 2022, selon le mandat.

Deux Marocains, considérés comme essentiels au réseau de corruption, sont également nommés dans ce document. Il s’agit de l’espion Mohamed Belahrache (un officier de la DGED, les services secrets de Rabat), connu des services d’espionnage européens depuis un certain temps, et Abderrahim Atmoun, ambassadeur du Maroc à Varsovie. Selon le mandat, Atmoun «a joué un rôle important» en distribuant de l’argent, aurait travaillé «en étroite collaboration» avec les services de renseignement marocains et assuré la liaison avec Belahrache.

Pour rappel, Giorgi avait reconnu avoir fait partie d’une organisation criminelle utilisée par le Maroc. Il a notamment expliqué aux juges que l’eurodéputé Andrea Cozzolino était impliqué dans cette affaire et a eu des contacts avec Abderrahim Atmoun, grâce à Panzeri, qui était le président de la commission Maghreb et qui avait ensuite passé le relais à Cozzolino. L’ex-eurodéputé Pier Antonio Panzeri a déjà reconnu sa participation à des actes corruptifs en lien avec le Maroc. Il a bénéficié avec sa famille de cadeaux en provenance du royaume par l’entremise de Abderrahim Atmoun, qui était à l’époque président de la commission parlementaire mixte Maroc-UE, entre 2011 et 2019.

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