Opposées fermement au projet de loi sur le droit de grève présenté par le gouvernement, des organisations syndicales marocaines appellent à un sit-in aujourd’hui devant le Parlement à Rabat pour dénoncer «l’entêtement» du gouvernement à maintenir un projet de loi «restrictif» et «contraire aux conventions internationales».
Le Syndicat national du travail au Maroc (UNTM) appelle à une large mobilisation, aujourd’hui, pour s’élever contre «l’entêtement du gouvernement à maintenir ce projet de loi, malgré le rejet massif de ses amendements par les organisations sociales, politiques et des droits humains». Dans son appel à protester contre ce projet de loi qu’il juge «restrictif» et «contraire à la Constitution ainsi qu’aux conventions internationales», ce syndicat exhorte également le gouvernement à «cesser de marginaliser les centrales syndicales» et de «chercher un compromis avec toutes les parties concernées».
L’UNTM est soutenu, dans cette action, par l’Organisation démocratique du travail (ODT) qui a également lancé un appel urgent à ses membres ainsi qu’à l’ensemble des salariés et des catégories professionnelles pour une participation massive au sit-in en question. Cette organisation a dénoncé, dans un communiqué, l’«entêtement du gouvernement et son refus de s’engager dans un dialogue social, tout en tentant d’imposer un projet de loi criminalisant le droit de grève, un droit arraché après des décennies de lutte des syndicats». Pour l’ODT, ce projet constitue «une atteinte directe à un droit connstitutionnellement garanti» et «une violation flagrante des conventions internationales ratifiées par le Maroc, en particulier les conventions 87 et 98 de l’Organisation internationale du travail (OIT)».
Ce syndicat a exhorté le gouvernement à «retirer ce projet de loi» et à «s’attaquer aux causes profondes des grèves, notamment en respectant le code du travail, en renforçant la protection sociale en augmentant le salaire minimum, en garantissant la stabilité de l’emploi et en instaurant des mécanismes d’indemnisation en cas de perte d’emploi ou de chômage».
Le projet de loi sur le droit de grève, présenté au Parlement alors que les consultations et négociations avec les syndicats n’étaient pas encore terminées, suscite des inquiétudes croissantes parmi les acteurs syndicaux marocains qui y voient une menace pour un des droits les plus fondamentaux des travailleurs.