Maroc : Plus de 25 000 TPE-PME en faillite en 2022, le Makhzen indifférent

Le makhzen reste indifférent et ne propose pas de solutions face à une crise sans précédent qui frappe les TPE-PME et les auto-entrepreneurs dans le royaume, dont les effets ont poussé plus de 25 000 entreprises à la faillite et des centaines de milliers d'autres à lutter pour leur survie, selon une organisation syndicale. Les TPE (très petites entreprises) et les PME (petites et moyennes entreprises), qui représentent 95% du tissu économique et contribuent à hauteur de 40% au PIB marocain, «sont en difficulté depuis plus d’une décennie. Mais la situation s’est fortement aggravée avec l’arrivée de la Covid-19 et les effets de la sécheresse et de l’inflation, ainsi que le manque de soutien du gouvernement et l’absence d’un programme de relance essentiellement dédié à cette catégorie d’entreprises», indique le président de la Confédération marocaine de TPE-PME, Abdellah El Fergui. Il explique que les prix de certaines matières premières «ont doublé, voire même triplé», et la hausse du prix du carburant «impacte durement les activités de ces entreprises». «Cette flambée des prix a réduit de moitié leurs (entreprises) déplacements territoriaux et leurs prospections des marchés. Ces conditions ont par conséquent entraîné une baisse des commandes, beaucoup d’incidents et de dysfonctionnements, et plusieurs impayés», souligne-t-il. Il a relevé que le gouvernement du makhzen «n’arrive pas à préserver les postes d’emplois créés par les 4 millions de TPE, les 300 000 auto-entrepreneurs et les 30 000 PME», alors qu'il tente, en vain, de créer de nouveaux postes à travers d'autres programmes. Il a dans ce sillage, abordé le problème de la sous-capitalisation chronique des TPE-PME, précisant que toutes les banques du royaume ne financent pas les TPE et les PE (petites entreprises), les considérant «pas rentables». «Il faut que l’Etat intervienne pour sauver des centaines de milliers de TPE-PME menacées de faillite», alerte-t-il, ajoutant que le nombre d’emplois que le Maroc perd à cause de cette hémorragie de faillites d’entreprises est «énorme». «Tout l’écosystème économique et social sera menacé si nous n’arrivons pas à rassurer et sauver les TPE-PME et les auto-entrepreneurs en difficulté», clame le responsable syndical.