Marché clandestin d'oiseaux à Annaba : Les commercants interpellent le wali et le maire

02/02/2023 mis à jour: 01:05
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Les commerçants de la rue Stambouli et ceux du boulevard Amir Abdelkader sont en colère contre le maire et le wali de Annaba. Quotidiennement, ils sont l’objet d’altercations et autres «prises de bec» avec les vendeurs d’oiseaux qui, depuis plusieurs semaines, écument les lieux. S’étendant jusqu’au boulevard Boukhtouta, ce rassemblement d’oiseleurs gène énormément la circulation routière autant que les commerçants, implantés tout le long de cette artère, très fréquentée par les visiteurs et les riverains. L’absence d’une présence permanente des agents de la police, notamment ceux de la circulation, a aggravé la situation, particulièrement aux usagers de la route, tant le nombre des adeptes de l’orniculture est très important. «Chaque jour nous avons droit à au moins deux ou trois bagarres à l’arme blanche avec les vendeurs d’oiseaux qui, en majorité, ont des comportements à la limite de la correction. Tôt le matin, ils s’installent devant nos magasins dont il faut les bousculer physiquement pour pouvoir se frayer un passage et ouvrir nos commerces. Insupportable, cette situation l’est à plus d’un titre et peut, par malheur, conduire à l’irréparable tant les vendeurs d’oiseaux sont obstinés à occuper l’espace public et commercial», tonitruent les commerçants, las du laisser-aller des autorités locales. Faut-il qu’ un crime soit commis pour prendre la décision de le déplacer vers l’esplanade surplombant le parking Stambouli, spacieuse et loin de la circulation routière, ou un autre lieu qui sied à ce commerce, sachant qu’il est informel et illégal ? «Le chardonneret, le perroquet gris dit gabonais, les rapaces représentent la part du lion des espèces protégées qui font l’objet de trafic», a indiqué Benothmane Slimane, un spécialiste du braconnage et du commerce illicite des animaux sauvages. Malheureusement, toutes ces espèces protégées sont commercialisées clandestinement dans ce marché d’oiseaux de Annaba, à deux pas du groupement de la gendarmerie et de la sûreté de wilaya. La loi prescrit une peine d’un à trois ans de prison ferme assortie d’une amende de 200 000 à 500 000 DA dans pareils cas. Pire, parallèlement au commerce des oiseaux et leurs accessoires, un trafic de drogue et de stupéfiants s’y est installé depuis quelques jours. Le premier sert à camoufler le second et une activité délictuelle, voire criminelle est devenue régulière dans ce lieu. «Si un crime est commis entre ces oiseleurs et les commerçants, nous responsabiliserons le wali et le maire de Annaba. Si ce marché clandestin n’est pas déplacé ou délocalisé dans les plus brefs délais, nous sommes prêts à saisir toutes les autorités, y compris le ministre de l’Intérieur, sur cette situation, condamnable sur tous les plans», préviennent les commerçants, victimes de cette situation. 

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