L’assemblée tenant lieu d’organe législatif au Mali depuis la prise de pouvoir par les militaires a entériné hier une période pouvant aller jusqu’à cinq ans avant des élections et un retour des civils à la tête du pays, rapporte l’AFP.
Le Conseil national de transition (CNT), contrôlé par les militaires, a approuvé par 120 voix pour, aucune voix contre et aucune abstention une révision en ce sens de la charte de la transition. Cette charte fait office d’acte fondamental de la période précédant un retour des civils à la direction de ce pays plongé dans une grave crise sécuritaire et politique depuis le déclenchement d’insurrections indépendantiste et djihadiste en 2012. La révision approuvée hier dispose que la durée de la transition sera conforme aux recommandations formulées à l’issue de consultations nationales, qui ont eu lieu en décembre 2021. Ces «assises» préconisent une transition de six mois à cinq ans. Cette révision maintient le flou sur la date à laquelle des élections auraient lieu, alors que la question donne lieu à un bras de fer entre les autorités maliennes, l’organisation des Etats ouest-africains (Cédéao) ainsi qu’une partie de la communauté internationale. La version originelle de la charte, promulguée par les militaires le 1er octobre 2020 un peu plus d’un mois après leur premier putsch, fixe la durée de la transition à 18 mois.
La junte a depuis révoqué son engagement initial à organiser des élections le 27 février. Elle a exprimé son intention de rester en place quatre ou cinq années supplémentaires, un délai «totalement inacceptable» pour la Cédéao. Celle-ci a sanctionné un tel projet en infligeant, le 9 janvier, de lourdes sanctions économiques et diplomatiques au Mali, avec un embargo commercial et financier et la fermeture des frontières.