Mahmoud Rechidi (PST) : «Il n’y a pas de solution policière à un problème politique»

24/02/2022 mis à jour: 01:20
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Kamel Aïssat et Mahmoud Rechidi, cadres du PST, hier lors d’une conférence de presse / Photo : D. R.

Mahmoud Rechidi rappelle au ministère de l’Intérieur que sa procédure de suspendre les activités du parti, engagée auprès du Conseil d’Etat, n’est qu’un acharnement.

Le secrétaire général du Parti socialiste des travailleurs (PST), Mahmoud Rechidi, dénonce à nouveau la politique de deux poids deux mesures du pouvoir en place, qui a suspendu les activités de sa formation. Intervenant lors d’une conférence de presse, animée hier au siège du PST, il rappelle au ministère de l’Intérieur que sa procédure de suspendre les activités du parti, engagée auprès du Conseil d’Etat, n’est qu’un acharnement.

«Il est vrai que nous avons tardé à organiser notre congrès en raison, notamment, de la pandémie. Mais nous l’avons tenu en respectant le délai fixé par le ministère de l’Intérieur, qui nous a accordé 15 jours pour organiser notre congrès. Les documents du congrès attestés par un huissier de justice ont été envoyés à temps au ministère, qui a refusé de les réceptionnés», rappelle-t-il. Selon lui, la décision du Conseil d’Etat de geler les activités du PST, prononcée en janvier dernier, «n’est toujours pas notifiée officiellement au parti». «La décision du Conseil d’Etat a été prononcée le 20 janvier.

Le 31 janvier, nous avons demandé audience au ministère de l’Intérieur pour nous dire quelles sont les procédures à suivre pour la levée de cette suspension. Une lettre a été envoyée aussi le 26 février dernier au ministre. Mais il n’a toujours pas répondu», déplore-t-il, affirmant que le parti «compte informer le Premier ministre par courrier pour lui signaler l’attitude d’un membre de son gouvernement».

«Nous voulons également avoir la notification de la décision du Conseil d’Etat pour voir sur quelle base le juge a pris sa décision. Car, les documents envoyés au ministère de l’Intérieur sont attestés par un huissier de justice. Et la loi algérienne stipule que personne ne peut récuser un PV d’un huissier de justice, sauf s’il s’agit d’un faux. S’il s’agissait d’un faux document, le ministère n’a qu’à nous attaquer en pénal», lance-t-il, précisant que «peut-être que cette conférence de presse sera la dernière avant la fermeture du siège du parti».

Ce faisant, Mahmoud Rechidi rappelle que «le FLN n’a pas tenu son congrès depuis 2015». «Mais le ministère de l’Intérieur n’a pas engagé contre lui une procédure similaire à celle qui a concerné notre parti. Il y a encore beaucoup d’autres exemples», déclare-t-il, rappelant que «le PST représente un courant politique qui a été de toutes les luttes en Algérie depuis l’époque du parti unique».

Revenant sur la situation politique du pays, Mahmoud Rechidi condamne l’accentuation de la répression à l’occasion de la célébration du 3e anniversaire du hirak. «Il n’y a pas de solution policière au problème politique. Cette répression va affaiblir encore davantage l’Algérie», affirme-t-il. Au plan économique, souligne-t-il, «nous ne voyons ni de projet économique ni de stratégie de développement»
 

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