Lutte contre les incendies à Boumerdès : Quand les tranchées pare-feu et les pistes forestières viennent à manquer

29/07/2023 mis à jour: 00:53
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Photo : DR

Bien qu’elles facilitent la lutte contre les incendies, les trachées pare-feu font défaut dans plusieurs forêts de la wilaya de Boumerdès. Chaque année, des collectifs de citoyens et des comités de village s’élèvent pour exiger plus de voies d’accès vers les massifs forestiers jouxtant leurs localités, mais leurs requêtes restent souvent sans échos

Avec une couverture végétale estimée à 16% de son territoire, la wilaya compte à présent 9 tranchées par-feu et 450 km de pistes forestières dont la plupart sont impraticables. Les derniers incendies ayant sévi dans plusieurs communes de la région et ailleurs ont rappelé encore une fois l’importance et la nécessité de remédier à cette carence afin de préserver le patrimoine forestier et limiter les dégâts des incendies, estime M. Khelladi, ancien cadre de la Conservation des forêts. Le manque de pistes forestières s’est vérifié la semaine passée aussi bien à Naciria qu’à Timezrit, les localités les plus touchées par les sinistres. 

Faute d’accès, il était impossible pour les éléments de la Protection civile et les forestiers d’aller combattre les flammes avant d’atteindre les villages. «A Timezrit, s’il y avait des pistes on aurait pu intervenir et éviter beaucoup de dégâts, mais nous étions postés près des habitations adoptant une stratégie défensive contre les feux», relate un pompier.  Même problème à Naciria où les incendies ont ravagé des centaines d'hectares de couvert végétal et plusieurs exploitations agricoles et installations d’élevage. 

Là aussi, seulement une tranchée pare-feu a été réalisée il y a quelques années sur les hauteurs de Sidi Ali Bounab afin de protéger la forêt contre les feux et faciliter l’exploitation du chêne-liège. «Les tranchées pare-feu est la chose la plus facile à faire pour stopper la propagation des flammes. Je me demande pourquoi on n'en trouve pas beaucoup dans nos forêts, et ce, malgré que leur réalisation ne nécessite pas assez de moyens financiers.

 Il suffit d’un bull  et un peu de gasoil pour rendre une forêt accessible  pour les exploitants agricoles et les gardes forestiers», dira un élu à l’APC. L’année passée, la Conservation des forêts avait bénéficié d’une importante enveloppe financière pour ouvrir des pistes forestières sur une longueur de 82 km. Le projet devait permettre le désenclavement de plusieurs villages des hauteurs de Tidjllabine et de Boudouaou, mais plusieurs contraintes, dont les oppositions, ont retardé l’achèvement des travaux. 

Du côté de Ammal, les comités de village parlent du gel d’un projet de 4 pistes. «Ces routes sont indispensables. Non seulement elles permettent d’intervenir pour circonscrire les feux en cas d’incendie mais elles permettront aux habitants de 4 villages d’accéder et travailler leurs terres», explique Mokhtar Beldjenat, président de l’association Thizza. 

Pour sa part, Mohamed Charef, président de la fédération des métiers et de l’industrie artisanale, évoque l’importance de la sensibilisation. Il précise qu’un comité réunissant 23 comités de village a été créé depuis l’été 2022 pour sensibiliser et lutter contre les feux de forêt dans la région d'Ath Amrane. 

A Naciria, des appels ont été émis incitant les villageois à s’organiser et à se doter d’équipements de lutte contre les feux. «Les structures villageoises doivent se doter de pelles, de grands sécateurs, de scies à bois à essence, de tuyaux, de citernes d'eau, de camions citernes, de masques et de bouteilles à oxygène et de différents engins pouvant permettre au moins de retarder l'avancée des feux afin de sauver des vies», préconise un habitant sur les réseaux sociaux. 
 

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