Le Comité national Climat (CNC), regroupant plusieurs départements ministériels, a entamé, jeudi, à Alger, l’élaboration de la stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques qui permettra la mise en place d’une feuille de route «claire» à même de renforcer la capacité d’adaptation à ces changements.
La ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Fazia Dahleb, a supervisé, au siège du ministère, l’ouverture de la réunion du CNC, en présence du président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire (ANSS), Kamel Sanhadji, du commissaire aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique, Noureddine Yassaa, d'experts et représentants d’instances de la société civile. S’exprimant à cette occasion, Mme Dahleb a expliqué que le lancement de la stratégie nationale de lutte contre les changements climatiques intervenait «en application des orientations du Premier ministre sur l’élaboration de cette stratégie», la feuille de route y relative ayant été présentée lors d’une réunion du gouvernement en mars 2024, suite à quoi il a été décidé de charger le ministère de l’Environnement et des Energies renouvelables de son élaboration.
«L’élaboration de cette stratégie, qui requerra la contribution de tous les secteurs, doit s’appuyer sur les données et stratégies sectorielles, tout en tenant compte de la politique du pays et de la conjoncture internationale en constante évolution avec l’ensemble des défis liés aux activités politiques, socioéconomiques, et environnementales», a expliqué la ministre, rappelant que le CNC, comprend des représentants de 22 départements ministériels.
«Besoins urgents»
Pour atteindre les objectifs tracés, Mme Dahleb a préconisé «une mobilisation de toutes les forces vives de notre pays parmi les institutions publiques, le secteur socio-économique public et privé, les collectivités locales, la société civile et les jeunes». Concernant le contenu de la stratégie, la ministre a souligné qu'elle «est susceptible de tracer une voie claire et ambitieuse vers notre capacité à nous adapter au changement climatique», affirmant «qu'il ne s'agit pas uniquement de répondre aux besoins urgents actuels, mais avant tout de préparer notre pays à faire face aux changements climatiques futurs avec flexibilité et détermination». Pour ce faire, il faut procéder à une analyse du modèle de développement national et sectoriel, «pour être à l'abri de ces risques à l'avenir, en envisageant des scénarios raisonnables pour notre pays dans diverses perspectives jusqu'à l'horizon 2050 et d'évaluer les effets potentiels de leur traitement, à travers le renforcement de notre capacité à nous adapter aux changements climatiques et à en atténuer l'impact».
Ladite stratégie nationale sera élaborée de manière «globale et intégrée», tenant compte de la réalité vécue et des données réelles, fruit de larges concertations nationales, en définissant les activités à caractère prioritaire, les principaux secteurs concernés ainsi que les partenariats susceptibles d’apporter une valeur ajoutée, a poursuivi la ministre. Aussi, a-t-elle exprimé sa reconnaissance pour tous les efforts consentis en vue de faire aboutir les travaux précédents ayant favorisé l’élaboration et la présentation des différents rapports à la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), ainsi que les efforts en cours pour élaborer les rapports relatifs à l’Accord de Paris.
L’OMM lance un projet pour améliorer ses prévisions météorologiques
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a lancé un nouveau projet qui vise à accroître et à améliorer les informations sur le temps, l’eau, la glace et le climat dans l’Arctique et l’Antarctique, où le taux de la hausse des températures est le plus élevé dans le monde. Ce projet, qui contribuera à développer les systèmes d’observation et les modèles du système terrestre et à plaider en faveur de l’amélioration des services de prévision, veut également améliorer la sécurité des personnes qui vivent et voyagent dans les régions polaires où, également, le changement climatique a un impact direct sur les populations autochtones, les communautés locales et les personnes qui y travaillent. C’est pourquoi le nouveau projet se concentre sur des questions scientifiques et sociétales afin de relever les défis et de tirer parti des possibilités offertes par l’intérêt international accru pour ces régions, notamment parce qu’elles sont riches en matières premières et en ressources naturelles. «Le projet vise à fournir des connaissances que la société et la communauté des chercheurs pourront utiliser et développer», explique la coordinatrice internationale du projet, Dina Abdel-Fattah, de l’Institut météorologique norvégien. Ce projet intitulé «Polar Coupled Analysis and Prediction for Services» (PCAPS) (Analyse et prévision couplées) se déroulera de 2024 à 2028. Il s’appuie notamment sur un projet antérieur de l’OMM, le Projet de prévision polaire (PPP).