Lutte contre le terrorisme : L’ancien mufti du GIA appelle les terroristes à déposer les armes

09/04/2022 mis à jour: 00:53
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Le mufti général des groupes terroristes, Leslous Madani, capturé récemment à Skikda, a appelé les résidus du terrorisme à se rendre et à revenir dans le droit chemin, indiquant qu’il se repentait et qu’il regrettait d’avoir rejoint les groupes terroristes qui «ont fait du tort au peuple algérien». 

Dans des aveux diffusés mercredi à la Télévision publique, Leslous Madani, dit cheikh Assem Abou Hayane, capturé lors d’un ratissage, le 16 mars dernier, dans la forêt de Oued Edouar (Skikda), a appelé les résidus du terrorisme à «renoncer définitivement à l’action armée et ne plus suivre les ordres» du chef terroriste Youssef El Annabi. 

«Je me suis repenti de l’action terroriste armée et c’est totalement convaincu que j’appelle les résidus du terrorisme à revenir dans le droit chemin», a-t-il dit. 

«Je suis aujourd’hui entre les mains des forces de sécurité. J’ai été traité convenablement et je ne m’adresse pas à vous sous pression. Au contraire, je parle parce que telle est ma volonté», a-t-il dit. 

Leslous Madani, qui a rejoint les groupes terroristes en 1994, plus précisément la katiba de Jbel Ellouh, a avoué avoir «fait du tort au peuple algérien qui a énormément pâti de l’action terroriste armée dans sa chair, son honneur et son argent», demandant «pardon à tous, à l’Armée nationale populaire et à l’ensemble des corps de sécurité». 

Revenant sur son adhésion aux groupes terroristes, il a indiqué que «Cheikh Abdelkader Saouane» lui avait confié une tâche juridictionnelle, c’est-à-dire de trancher les différends entre les éléments de ce bataillon, tout en le chargeant «d’inciter» les citoyens à rejoindre des groupes terroristes et les convaincre de la «légitimité du djihad», dira-t-il. 

«Au début, je me suis rendu compte que j’ignorais énormément de détails de l’action armée, puis, j’ai fini par adopter leur approche et partager leurs diverses actions jusqu’à ce que je sois devenu un membre du groupe, voire plus, officier de justice, juge, imam et même mufti», précise le terroriste, selon l’APS qui a rapporté l’information. 

Vers la fin de l’année 1995 et le début de 1996, poursuit le terroriste, «je me suis rendu compte de la dangerosité de la chose, en ce sens que l’action armée aura des conséquences désastreuses». 

Il a également déclaré avoir eu des contacts avec le terroriste Djamel Zitouni, dit Abderrahmane Abou Amin, qu’il connaissait personnellement, à Birkhadem, dans la capitale. 

Et de reprendre : «J’ai fini par saisir que l’action armée menait vers la dépravation, dans la mesure où violence et fausses accusations commençaient à surgir». 

«Aujourd’hui, et après 28 ans dans l’action armée, j’annonce mon repentir et mon regret de m’être laissé entraîner dans cette action que je répudie solennellement», a-t-il annoncé. 

Estimant que «les individus à l’origine du déclenchement de l’action armée n’étaient pas à la hauteur», il a indiqué qu’en sa qualité d’«émir de la région de l’Ouest sous la bannière du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), de 2004 à 2008, je connais bien ses émirs et son conseil de la choura. Durant cette période, le nombre de combattants dans la région oscillait entre 150 et 160 jusqu’au moment où on m’a confié une mission à Tizi Ouzou». 

Selon la même source, il a révélé que «le dénommé Abdelhafid Abou Tammam qui a repris l’Emirat après lui a été éliminé l’année dernière avant d’être remplacé par Abou Khalil Idris»

Quant aux détails de son arrestation, il a indiqué avoir été pris dans un refuge dans une grotte avec sept de ses acolytes, dont l’émir Ossama Abou Soufiane, où ils sont restés près d’un mois sous le siège de l’ANP avant de se rendre. 

L’Armée «avait connaissance de notre nombre, avant de confirmer que l’un de nous était mort et enterré», a-t-il dit, ajoutant : «Après notre reddition, nous étions dans un état lamentable. Ils nous ont fourni de la nourriture et de l’eau avant de nous transporter dans des véhicules. Ensuite, nous avons reçu un traitement médical et tous nos besoins ont été satisfaits. Je ne m’attendais pas à un tel traitement de la part des membres de l’ANP.» 

Le 16 mars dernier, des détachements de l’ANP avaient capturé, dans la forêt d’Oued Edouar près de la commune de Beni Zid, daïra de Collo, willaya de Skikda en 5e Région militaire, sept terroristes et découvert le cadavre d’un autre terroriste, qui avait succombé à ses blessures de la dernière opération menée le 19 février dernier. 

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