L'un des «Beatles» du groupe État islamique jugé à partir de lundi à Londres

27/02/2023 mis à jour: 00:43
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Le procès d'un membre présumé des «Beatles», cellule du groupe djihadiste État islamique qui s'était spécialisée dans la torture et l'exécution d'otages occidentaux en Syrie, va s'ouvrir lundi à Londres. Aine Davis, 39 ans, est poursuivi pour des infractions relatives au financement d'activités terroristes remontant à 2014 et possession d'arme à feu remontant à 2013-2014 «à des fins liées au terrorisme».

Actifs en Syrie entre 2012 et 2015, les quatre membres des «Beatles», qui ont grandi et se sont radicalisés à Londres, sont accusés d'avoir supervisé la détention d'au moins 27 journalistes et travailleurs humanitaires venus des États-Unis, du Royaume-Uni, de France, d'Espagne, d'Italie, d'Allemagne, du Danemark, de Suède, de Belgique, du Japon, de Nouvelle-Zélande et de Russie.

Le surnom de «Beatles» avait été donné par des otages occidentaux à ce groupe de djihadistes à l'accent britannique. Ce groupe avait gagné une sinistre notoriété en mettant en scène l'exécution de captifs dans d'insoutenables vidéos de propagande. Interpellé en Turquie en novembre 2015, Aine Davis y avait été détenu après avoir été condamné à sept ans et demi de prison pour des infractions terroristes par un tribunal local, notamment pour participation à une organisation interdite. Libéré, il a été expulsé et arrêté en août dernier à son arrivée à Londres.

Selon l'accusation, après des voyages en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis, il s'est rendu en Syrie en 2013 via la Turquie. Le plus connu du groupe, le Britannique Mohamed Emwazi, alias «Jihadi John», a été tué par un drone américain en Syrie en 2015. Il apparaissait dans de multiples vidéos d'égorgement.

Deux autres membres du groupe, El Shafee el-Sheikh et Alexanda Kotey ont été condamnés à la prison à vie l'année dernière par la justice américaine après avoir été arrêtés par les forces kurdes syriennes en 2018. En avril 2022, El Shafee el-Sheikh a été déclaré coupable pour son rôle dans la mort des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff ainsi que des travailleurs humanitaires Peter Kassig et Kayla Mueller, également américains.

Au procès d'El Shafee el-Sheikh, dix anciens otages européens et syriens, dont l'ancien journaliste français Nicolas Hénin, avaient décrit les atrocités subies aux mains des «Beatles», comme des simulations de noyade, des chocs électriques ou des simulacres d'exécution. En 2014, la femme d'Aine Davis, Amal El-Wahabi, était devenue la première personne au Royaume-Uni à être condamnée pour avoir financé des djihadistes de l'EI en tentant d'envoyer 20.000 euros à son mari en Syrie. Lors de son procès, à l'issue duquel elle a été emprisonnée pendant 28 mois, son époux avait été dépeint comme étant un trafiquant de drogue avant son départ pour la Syrie.

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