Le changement climatique exacerbe les conditions déjà «infernales» des réfugiés et des déplacés, a averti l'ONU lors de la COP29 à Bakou.
Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) souligne que l'augmentation des températures et l’intensification des phénomènes météorologiques extrêmes rendent la vie des réfugiés encore plus difficile. L'agence appelle à des investissements plus conséquents et efficaces pour atténuer les effets du dérèglement climatique sur ces populations vulnérables.
Le HCR met en lumière le lien entre dérèglement climatique et conflits, qui forcent de plus en plus de personnes à fuir leur foyer. Selon le rapport du HCR, 75% des personnes déplacées vivent dans des pays fortement exposés aux risques climatiques, un chiffre qui ne cessera d’augmenter avec la rapidité du changement climatique. En juin dernier, le HCR a recensé un nombre record de 120 millions de personnes déplacées de force dans le monde, un chiffre qui a doublé au cours des dix dernières années.
Parallèlement, les catastrophes climatiques ont poussé environ 220 millions de personnes à fuir leur pays au cours de la dernière décennie, ajoutant à la crise humanitaire. Le manque de financement pour soutenir les déplacés et les communautés hôtes aggrave cette situation. De plus, de nombreux réfugiés se trouvent dans des zones vulnérables, souvent sans infrastructures adéquates pour gérer les impacts croissants du changement climatique.
Le HCR prévoit que d'ici 2040, 65 pays seront confrontés à des risques climatiques extrêmes, contre trois actuellement, affectant une majorité de populations déplacées. D'ici 2050, les camps de réfugiés pourraient connaître deux fois plus de jours de températures dangereusement élevées, menaçant la santé des réfugiés et leurs moyens de subsistance, comme l’agriculture et l’élevage.
L’agence appelle les décideurs à accroître le financement climatique pour soutenir les réfugiés et les communautés d’accueil, rappelant que les pays fragiles ne reçoivent que 2 dollars par personne pour l’adaptation au changement climatique, contre 161 dollars dans les pays moins exposés. Le HCR insiste sur la nécessité d’investir dans la paix et dans l’adaptation au changement climatique, soulignant qu’une absence d’action entraînera de nouveaux déplacements forcés.